Les manifestants se battent à coups de bâtons et de jets de pierres autour des chars de l'armée gardant les entrées de la place Tahrir au Caire, sans que les militaires ne s'interposent. Ils en étaient venus aux mains après une matinée très tendue. Plusieurs personnes ont été blessées, selon un journaliste de l'AFP sur place. Un correspondant de l'agence Reuters a vu au moins quatre blessés. L'armée n'est apparemment pas intervnue. Des images diffusées en direct par la télévision montraient des manifestants jetant des pierres. Certains brandissaient des bâtons.
Deux membres du gouvernement de transition de Tunisie, Mehdi Houas et Elyès Jouini, sont des Franco-tunisiens, membres du très sélect Club XXIe siècle regroupant l'élite française d'origine étrangère, a indiqué mercredi l'association. "Le Club XXIe siècle a le plaisir d’annoncer la nomination de deux de ses membres au gouvernement provisoire tunisien" de Mohammed Ghannouchi, s'est réjoui le groupe. Membre du Haut Conseil de la Science et de la Technologie, vice-président de l’université de Paris Dauphine, membre de l’Institut Universitaire de France et titulaire d'un doctorat en mathématiques appliquées de l'université de Paris I, M. Jouini a été nommé ministre chargé des réformes économiques et sociales.
La chaîne Al Arabia a fait état mercredi d'échauffourées entre des manifestants pro-Moubarak et des manifestants anti-Moubarak sur la place Tahrir dans le centre du Caire. Un correspondant de l'agence Reuters avait rapporté un peu plus tôt avoir vu plusieurs centaines de manifestants favorables au président égyptien, Hosni Moubarak, pénétrer sur cette place devenue depuis neuf jours le point de ralliement de la contestation. Selon trois mouvements de la coalition anti-Moubarak, des policiers en civil sont entrés en force sur la place.
L'opposition yéménite s'est déclarée déterminée à manifester comme prévu jeudi, malgré l'annonce par le président Ali Abdallah Saleh qu'il renonçait à briguer un nouveau mandat. "La manifestation de jeudi aura lieu comme prévu par l'opposition", a déclaré à l'AFP Mohamed Kahtan, un responsable du puissant parti islamiste al-Islah.Un autre responsable du Forum commun, une coalition des partis d'opposition, Mohamed al-Sabri, a également estimé que "l'appel du président Saleh à geler les manifestations est inacceptable" et assuré que l'opposition maintenait son appel à manifester jeudi.
La presse de Tunis apporte un franc soutien aux autorités dans ses éditoriaux, alors que le gouvernement tunisien rétabli la sécurité en donnant un grand coup de balai dans les hautes sphères de la police: Une trentaine de hauts gradés débarqués, un militaire nommé à la direction de la sûreté nationale, de nouveaux directeurs placés à la tête de la police dans sept régions clés et l'ancien ministre de l'Intérieur de Ben Ali, en résidence surveillée depuis le 13 janvier, placé en garde à vue. "Le retour du policier, ce soldat de la démocratie, dans la rue après une éclipse qui a jeté le pays dans l'inquiétude et le désarroi, redonne confiance aux Tunisiens", a écrit l'éditorialiste du Quotidien.
L'appel à une manifestation massive vendredi est maintenue, a assuré un dirigeant du mouvement de contestation.
Le Parlement a suspendu ses séances jusqu'à ce que les résultats des dernières élections législatives, accusées de fraudes, soient révisées, a rapporté l'agence de presse officielle Mena. Une révision qui a été demandée par Moubarak.
La ministre espagnole des Affaires étrangères, Trinidad Jimenez, a appelé l'Egypte à engager maintenant de "vraies réformes, avec des changements en profondeur", qualifiant l’allocution de Moubarak d’un premier "pas en avant".
La télévision d’Etat a annoncé que le couvre-feu sera allégé au Caire ainsi qu'à Alexandrie et à Suez.
Le Premier ministre désigné Maarouf Bakhit doit rencontrer jeudi l'opposition au lendemain de sa nomination, critiquée par le Front de l'Action Islamique (FAI), intervenue après plusieurs manifestations demandant des réformes, a indiqué à l'AFP un de ses proches. M. Bakhit a entamé par ailleurs mercredi des consultations en vue de la formation de son gouvernement dont la composition "devrait être annoncée samedi ou dimanche si les consultations avancent bien", selon ce proche s'exprimant sous couvert d'anonymat. Le Premier ministre désigné rencontrera "mercredi et jeudi les dirigeants de tous les partis politiques" notamment islamiques et de gauche "ainsi que les syndicats professionnels", a ajouté cette source. "M. Bakhit s'est réuni mercredi avec les présidents du Sénat Taher Masri, de la Chambre des députés Faisal Fayez ainsi que les chefs des blocs parlementaires et des comités parlementaires dans le cadre du dialogue sur les réformes politiques", a-t-on précisé de même source.
Costa Croisières, leader européen du secteur, annule toutes ses escales égyptiennes et tunisiennes, en raison des troubles dans les deux pays, selon un communiqué publié à Paris. L'itinéraire comprend encore la Jordanie, où la situation semble moins préoccupante pour la compagnie italienne..
10h20: EGYPTE: Sarkozy appuie les aspirations du peuple
Le chef de la diplomatie allemande, Guido Westerwelle, s’est félicité que le président veuille "ouvrir la voie à un renouveau politique". "Il va falloir maintenant voir quel rôle il veut et il peut jouer lui-même", a-t-il ajouté précisant que cette question "doit être l'objet d'un dialogue entre toutes les parties et toutes les forces politiques. Sur ce point, nous nous serrons les coudes pas seulement en Europe, mais aussi avec les Etats-Unis. C'est une affaire intérieure égyptienne, de savoir qui dirige l'Egypte".
A un kilomètre de la place Tahrir, quelque 500 partisans du président égyptien se sont rassemblés pour clamer leur allégeance à Hosni Moubarak."Oui à Moubarak, pour protéger la stabilité" et "ceux qui aiment l'Egypte ne la font pas couler", est inscrits sur les banderoles.
Le chef de l'Etat yéménite Ali Abdoullah Saleh, au pouvoir depuis plus de 30 ans et confronté lui aussi à des manifestations hostiles, a annoncé mercredi qu'il ne chercherait pas à briguer un nouveau mandat, l'actuel expirant en 2013. De même, il s'est engagé à ne pas transmettre les rênes du pouvoir à son fils.A l'image de la révolution tunisienne et de la contestation en cours en Egypte, des milliers de Yéménites sont descendus ces derniers jours dans les rues de Sanaa pour demander le départ du président Saleh.
Plusieurs milliers de manifestants ont passé la nuit dans le centre du Caire et le mouvement bien que calmé n'a pas cessé.
Barack Obama s'est entretenu au téléphone mardi pendant 30 minutes avec son homologue Hosni Moubarak, a indiqué un responsable américain, après l'annonce par le président égyptien qu'il resterait au pouvoir jusqu'en septembre malgré la contestation de la rue. Le responsable a indiqué que le président américain avait discuté avec son homologue égyptien après une réunion à la Maison Blanche entre le président américain et les hauts responsables de son équipe de sécurité nationale pour évoquer la situation en Egypte.
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