TOUT EST DIT

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mercredi 2 février 2011

TVA, plan B

Le débat relancé, hier, par le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, sur l'opportunité d'une hausse « sociale » de la TVA n'a rien d'illégitime. Le responsable du parti majoritaire est bien dans son rôle lorsqu'il nourrit la réflexion collective. C'est non seulement son droit, mais son devoir. Et seuls peuvent s'offusquer de cette liberté retrouvée les nostalgiques d'un chiraquisme qui se morfondait dans le monolithisme. Ce débat-là est d'autant moins illégitime qu'il s'appuie sur une réalité de proximité, l'Allemagne ayant, depuis 2007, un bout de sa TVA (1 point) à vocation sociale. Et, depuis le lendemain de la présidentielle, la majorité ne cesse de tourner autour de cette transgression qui l'attire et la répulse à la fois. La réflexion portée par Jean-François Copé est d'autant moins infondée qu'elle procède d'une juste analyse du caractère néfaste du poids des prélèvements sociaux. C'est leur niveau, plus que celui des salaires, qui explique l'essentiel de la perte de compétitivité subie par les entreprises industrielles françaises depuis une dizaine d'années, notamment par comparaison avec leurs concurrentes allemandes. Vouloir alléger ces lourdes taxes intérieures à l'exportation et créer du même coup de l'emploi en France est tout sauf inconvenant car, si notre modèle social est parfois envié, rares sont les pays de croissance à convoiter nos prélèvements et nos déficits sociaux. Cependant, qu'elle soit « sociale » ou « antidélocalisation », la hausse de la TVA est une réponse inappropriée à cette bonne question. Creuser l'écart avec le taux allemand - qui plus est en pleine obsession de la convergence -est un luxe que l'économie française ne peut pas s'offrir. A un moment charnière pour la croissance, un relèvement de cette taxe risquerait surtout d'alimenter l'inflation, de contracter la consommation. Le risque est grand pour un bénéfice incertain. Si la voie de la TVA ne convient pas, alors il faut en proposer une autre. Il existe un plan B, plus cohérent avec l'objectif global de baisse des prélèvements, plus pertinent que celui consistant à remplacer une cotisation par un impôt : c'est de réduire le niveau des dépenses sociales, qui commande celui des cotisations. Hier, le Premier ministre, François Fillon, a esquissé cette saine approche. Mais, avant d'en arriver là, il faudra plus qu'une réforme des retraites.

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