Dans les généralités, il est bon, en général. Il l’a été hier matin dans un exercice relevant davantage d’un exposé de bonnes intentions que d’un discours de politique générale.
Au-dessus du scepticisme qui avait précédé la présentation de sa présidence du G20, le chef de l’État est parvenu, en tout cas, à se hisser à la hauteur des enjeux de ce mandat aux contours indéfinis. Avouons-le : on redoutait un de ces one man show nombrilistes et autocentrés dans lesquels il lui est arrivé de s’égarer. Il n’a pas eu lieu. C’est un chef d’orchestre relativement modeste qui a déroulé une partition aux sonorités justes à défaut d’être percutantes. Une musique douce à l’image de celle, style Disney, qui a introduit la troisième conférence de presse de Nicolas Sarkozy.
Revendiquer «l’humilité» devant 350 journalistes et plus d’une centaine d’ambassadeurs, ce n’est pas vraiment le genre du président, pourtant, mais les vertiges du Nouveau monde - lumière diffuse aperçue par le rideau entrebâillé du fond de décor stylisé de la salle des fêtes de l’Élysée - lui ont laissé des grâces. Lutter contre les spéculations de toutes sortes qui font vaciller les puissances développées, instrumentalisent les matières premières, et étranglent les pays en développement en tuant silencieusement des millions de personnes chaque année : qui pourrait contester que ce mot d’ordre fait bien partie de la liste des urgences planétaires ? On peut bien sourire de l’avenir de la taxe sur les transactions financières dont le chef de l’État a défendu le principe mais, il faudrait être de bien mauvaise foi pour nier qu’elle constituerait à la fois un levier moral et une source de paiements innovants considérables.
Un Nicolas Sarkozy nouveau, millésimé 2011-2012, est apparu, très différent - dans son style, comme dans ses affirmations - du modèle 2007-2010. Celui-là n’a pas clamé sa prétention péremptoire à être le guide d’un directoire mondial mais sa volonté de servir de coach, apôtre d’un jeu collectif qui ne se confondrait pas avec la diplomatie des peuples. Sa gouvernance mondiale prétend faire tranquillement bouger les géants économiques et les autres dans un mouvement de convergence d’intérêts. Belle profession de foi, même si elle a sans doute volontairement sous-estimé la force et le cynisme concurrent du «G2» dans lequel Chine et États-Unis semblent être décidés à assurer le «leadership» du monde.
Sur l’actualité internationale chaude, le président a sonné plus creux. Pour commenter les «événements» en Tunisie il a donné l’impression de ramer avec auto-conviction pour justifier la discrétion stratégique de la France au Maghreb. Avant de condamner un peu plus tard le cercle vicieux de la faiblesse des nations. De petites salves pour des sujets dont on a compris qu’ils étaient, hier, très secondaires.
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