TOUT EST DIT

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dimanche 11 septembre 2011

La décennie perdue du 11 Septembre

Avec la chute du World Trade Center, c'était aussi une certaine vision du monde qui s'effondrait. Raison, en Occident du moins, de son étonnante persistance dans la mémoire de chacun. La parenthèse tragique s'est refermée, au printemps, avec la mort de Ben Laden. Le départ de la Maison Blanche de George W.Bush avait déjà entamé le mouvement d'une séquence qui n'aura connu aucun vrai vainqueur, mais fait beaucoup de morts et de perdants. Le djihad mondial fantasmé contre le « Grand satan » s'est perdu dans des attentats multiples qui auront, au total, fait plus de victimes musulmanes que de toute autre religion. Al Qaïda, qui subsiste de façon résiduelle, s'efface devant le printemps arabe et ses aspirations démocratiques. Mais « la guerre contre le terrorisme » s'est tout autant fourvoyée, dans les sables irakiens et le bourbier afghan — où les talibans sont comme en 2001 aux portes de Kaboul ; une guerre menée par des néoconservateurs qui ont vu là — à tort — le moyen de perpétuer le leadership militaire et énergétique américain. Mais, plus largement, les libertés publiques sont d'autres victimes du 11 Septembre, face à la paranoïa sécuritaire, entre islamophobie et Guantanamo. Et la débauche de dépenses militaires, par l'accroissement des déficits publics, a joué son rôle dans l'éclatement de la crise financière actuelle. Impasse du terrorisme islamique, déclin de l'empire américain. L'Histoire n'avance bien que par son mauvais côté. Au terme de cette décennie perdue, ce jour anniversaire a un goût de cendres. À l'image de celles qui recouvraient Manhattan il y a dix ans.
Le choix dans la date est une contrepèterie, a vous de la dechiffrer.

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