Nouvel épisode dans l'affaire Dominique Strauss-Kahn. Tristane Banon, qui a déposé une plainte pour tentative de viol contre l'ancien directeur général du FMI, appelle ses partisans à manifester devant le palais de justice de Paris le samedi 24 septembre. La jeune femme dit être choquée par les images du retour en France de DSK arborant un sourire de satisfaction après l'abandon par la justice américaine des poursuites pénales à son encontre dans l'affaire Nafissatou Diallo.
Dans un texte que Tristane Banon fait circuler, elle explique vouloir "relever ses manches" pour que le "viol et les violences faites aux femmes" ne puissent plus être "banalisés" en France. La romancière affirme qu'elle sera présente, le 24 septembre, devant le Palais de justice et demande à ceux qui la soutiennent de la rejoindre afin de faire entendre leur voix.
Tristane Banon a porté plainte le 4 juillet dernier. Le 8 juillet, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire. DSK a, de son côté, déposé un recours contre Tristane Banon pour dénonciation calomnieuse.
Voici l'appel de Tristane Banon
"Il y a un vrai problème dans ce pays, des choses doivent changer. Le viol et la violence faite aux femmes ne peuvent être banalisés, l'argent et le pouvoir ne sauraient être au-dessus des lois. Ou sinon je n'ai rien compris, ou sinon je n'ai que trop compris. Je ne suis pas Zola pour accuser, mais j'ai laissé les uns et les autres me défendre sur la Toile, défendre la cause des femmes dans les médias et ailleurs... Pourtant, ce qui se joue depuis six jours me donne la nausée. J'entends les gens qui m'arrêtent dans la rue, j'entends les gens qui veulent protester, se faire entendre, crier que le Code pénal doit être le même pour tous et qu'un jugement doit advenir, qui condamnera ou non, mais qui doit être prononcé. J'entends les gens me dire leur écoeurement, j'avale leur soutien pour tenir debout et pourtant c'est moi qui baisse la tête et longe les murs quand d'autres sourient aux caméras. Je ne peux croire que mon pays accueille en héros un homme qui n'a pas été blanchi. Je ne peux pas croire que mon pays ait à ce point oublié que l'égalité pour tous faisait partie de sa Constitution, et celle entre l'homme et la femme de son combat. Je sais que plusieurs associations prévoient de se réunir le samedi 24 septembre à 14 heures devant le Palais de justice pour faire entendre leur voix, place Louis-Lépine. Dans les jours à venir, cet appel à la mobilisation se fera plus précis, plus concret. Mais pour la première fois depuis le 15 mai 2011, pour la première fois depuis le 4 juillet qui a suivi, pour la première fois depuis huit ans et demi et pour la première fois depuis 32 ans, je veux être présente moi aussi, je veux faire semblant d'être forte même si je ne sais pas dans quel état physique, moral et psychologique j'y arriverai. Il faut bien relever ses manches vraiment, un jour. Le 24 septembre, je serai aux côtés de celles et ceux qui voudront dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas, je serai devant le Palais de justice avec vous car au-delà de moi, ce qui se joue en France aujourd'hui est grave pour toutes les femmes, et pour le pays. J'ai toujours pensé qu'il fallait avoir le courage de ses actes... Nous serons 10, 100, 1 000, plus ou moins, mais je m'endormirai pas au soir sans me dire que j'aurai essayé de changer cette injustice-là."
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