TOUT EST DIT

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mardi 25 janvier 2011

Se lever ou pas ?

Il est 11 heures hier, dans la grande salle des fêtes de l’Elysée. Un huissier, conformément à la tradition républicaine, lance d’une voix de stentor : « Monsieur le président de la République. » Nicolas Sarkozy s’avance.

Flottement dans les rangs : se lever ou pas à l’arrivée du chef de l’Etat ? Se lèvent spontanément – sur la droite du président – les membres du gouvernement (c’est sans surprise) et les ambassadeurs étrangers (conviés à cette conférence de presse puisqu’il y sera question du G8, du G20, du FMI de DSK, de la montée en puissance de la Chine, des Etats-Unis d’Obama, du risque que se renouvellent demain dans le monde de dramatiques « émeutes de la faim » et aussi de la Tunisie, ce « pays frère »).
Dans la foulée, se lèvent aussi sur la gauche – car il y avait, à l’initiative de l’Elysée, un plan de salle – les journalistes étrangers en poste à Paris : c’est, pour eux, un réflexe ordinaire, logique, normal. On allait dire : banal. Après, à titre personnel, s’il faut mettre les points sur les « i », chacun vote comme il l’entend. Là où le flottement est le plus sensible, le plus durable et finalement le plus drôle, c’est évidemment chez les journalistes français. Une partie d’entre eux se lèvent. Quelques-uns hésitent. D’autres restent assis, ce qui est leur droit. Probablement ceux-là imaginent-ils – à tort – que se lever, par politesse républicaine, ce serait faire acte d’allégeance.
Il y a, en fait, deux réflexes dans la salle. Les uns, en se levant, saluent, à l’anglo-saxonne, le représentant démocratiquement élu d’un pays ami : il occupe une fonction, forcément transitoire. Les autres ont peur, apparemment, qu’on croit que ceci, que cela… Nicolas Sarkozy voit la scène et ne dit rien. Ou plutôt juste ceci : « Vous savez, ce n’est pas obligatoire mais, pour ceux qui l’ont fait, j’apprécie le geste… »
Une saynète très française.

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