Les représentants de l’Union européenne, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international seront mercredi à Athènes. La Grèce promet d’accélérer ses privatisations et d’appliquer ses réformes. Mais le pire reste possible.
L’enjeu est de taille. En l’absence d’accord, le scénario tant redouté par les marchés risque de se produire. Les institutions internationales pourraient refuser de verser à la Grèce la tranche de 8 milliards d’euros qu’elle attend ce mois-ci, dans le cadre du plan de 110 milliards d’euros accordé l’an dernier. Dans cette hypothèse, le pays, asphyxié, sera virtuellement en défaut de paiement, et les banques qui lui ont prêté de l’argent subiront les pertes redoutées, plongeant la zone euro dans la débâcle. Preuve de la tension qui règne, le FMI, dirigé par Christine Lagarde, suivra les négociations quasi en direct depuis Washington.
"Nous ne sommes pas dans la préparation d’un plan B"
À Paris, on veut croire au déblocage. L’Élysée et Bercy ont enregistré avec sérénité les gages donnés par Athènes. La Grèce promet d’accélérer ses privatisations et d’appliquer ses réformes. Mais le pire reste possible. L’Allemagne l’anticipe, par précaution. L’agence Bloomberg a révélé vendredi que la chancelière Angela Merkel préparait un plan de sauvetage des banques allemandes en cas de défaut grec. Berlin n’a pas confirmé. Paris dit ne pas être au courant.Au G7 Finance qui a réuni les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales à Marseille vendredi et samedi, François Baroin a écarté l’idée que la France puisse elle aussi anticiper un effondrement. "Nous ne sommes pas dans la préparation d’un plan B", a-t-il martelé. Les grands argentiers européens ont maintenu leur ligne de défense, qui sonne comme un constat d’impuissance face aux attentes des marchés. Ils estiment que l’accord de Bruxelles du 21 juillet, que chaque État membre doit adopter, suffira à ramener le calme. Il prévoit une nouvelle aide à la Grèce et un renforcement du Fonds de stabilité financière, comparé à un FMI européen. Pour l’heure, seul le Parlement français l’a voté. Paris compte sur une adoption par tous les autres pays d’ici à octobre – y compris par la Slovaquie, qui menace d’attendre décembre.
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