TOUT EST DIT

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mardi 25 janvier 2011

Comme en filigrane


À des années lumières de celle de janvier 2008 avec son tourbillon d'idées mal préparées sur la télé sans publicité, sur les caisses vides de l'État ou sur la vie privée, la conférence de presse élyséenne d'hier n'est pas sortie des clous calibrés à l'avance. « Cette fois c'était, vraiment, du sérieux » a sans doute pensé Nicolas Sarkozy en se remémorant la formule pour midinettes qui lui avait fait tant de mal dans sa première prestation. En imposant les sommets de la présidence française et la politique étrangère, comme sujets uniques de sa rencontre avec la presse, le chef de l'État savait s'épargner l'emballement des questionneurs et éviter ses propres poussées d'adrénaline, tout en s'assurant d'apparaître en décideur sur le pavois du monde.


Avec une modestie sereine, le président de la République a renvoyé à la conclusion du G8 de novembre à Cannes, le résultat de ses ambitions himalayennes sur la taxation des spéculateurs et la régulation des prix des matières premières. Nicolas Sarkozy sait bien que sa moralisation du capitalisme n'est plus très en cours depuis que la crise financière a quitté le devant de la scène et depuis que Obama et Hu Jintao font copain-copain pour rappeler qu'ils tirent les ficelles de la gouvernance mondiale.


Le calendrier sert les visées de Nicolas Sarkozy qui affirme son volontarisme international pour retrouver quelque lustre dans les sondages pour 2012. Tout l'exercice d'hier tendait à cette reconquête. À Fillon le front du mécontentement, au président de la République les valeurs universalistes de la France pourtant peu valorisées par nos erreurs d'appréciation de la désespérance tunisienne.


Les thèmes de la campagne présidentielle se décalquaient, comme en filigrane, sous le propos mondialiste de Nicolas Sarkozy. Le socle de protection sociale commun aux membres du G20, les aides aux pays africains pour contenir les flux migratoires, la fermeté et le courage face au terrorisme en axe de la politique sécuritaire, la maîtrise des prix agricoles pour sauver les agriculteurs, la réforme du FMI pour imposer des règles au marché, la taxation des riches et de la spéculation. Un peu chevalier blanc sans doute, mais en reconnexion avec l'opinion c'est sûr.


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