La course à la présidence de la Banque centrale européenne (BCE) est plus ouverte que jamais. Axel Weber, président de la Bundesbank, a décidé de ne pas solliciter, en 2012, un second mandat à la tête de cette institution et de ne pas postuler à la succession de Jean-Claude Trichet, dont le mandat expire en novembre.
Pour nombre d'Etats, cette position était contestable car ces rachats restaient modestes (quelques dizaines de milliards d'euros, rien de comparable à ce que fait la Réserve fédérale américaine) et surtout elle n'avait pas à être rendue publique puisque les votes sont secrets. Un double crime de lèse-majesté que le gouvernement français ne lui a jamais pardonné et qui l'a sans doute desservi auprès d'Angela Merkel.
ANGELA MERKEL PRISE AU DÉPOURVU
Sa décision, annoncée mercredi 9 février, semble avoir pris la chancelière au dépourvu. Elle aurait d'ailleurs demandé à M. Weber de ne pas la communiquer avant que sa succession à la tête de la Bundesbank ne soit réglée. Si Angela Merkel a toujours donné l'impression de soutenir le seul candidat allemand, il n'est pas certain qu'il avait, aux yeux de la chancelière, le profil idéal.
La rumeur annonce maintenant que M. Weber souhaite prendre la présidence de la puissante Deutsche Bank après Josef Ackermann dont le mandat s'achève en 2013 mais, en Allemagne, beaucoup jugent qu'un banquier central qui connaît tous les rouages des banques privées de son ressort ne peut pas partir du jour au lendemain dans l'une de celles-ci.
En attendant, les spéculations vont bon train pour savoir qui va remplacer M. Trichet. Le gouverneur de la banque d'Italie, Mario Draghi, lui aussi membre du conseil des gouverneurs de la BCE, est depuis longtemps candidat. Mais Italien qui, de plus, a dirigé pendant quatre ans la filiale européenne de la banque américaine Goldman Sachs, M. Draghi n'a pas que des atouts et l'on dit, à Bruxelles, que Silvio Berlusconi le soutient surtout pour que celui-ci quitte la Péninsule.
COMPROMIS ENTRE PARIS ET BERLIN
Du coup, d'autres noms apparaissent, comme celui d'Yves Mersch, président de la banque centrale du Luxembourg, ou Errki Likanen, son homologue finlandais. Deux représentants de pays proches de l'Allemagne.
Si le départ de M. Weber crée un vide, il va aussi faciliter le compromis entre Paris et Berlin. Son remplacement à la tête de la Bundesbank n'est pas anecdotique puisque son successeur siègera à la BCE.
Depuis plusieurs semaines circule le nom de Jens Weismann. Peu connu des Allemands, cet homme de 42 ans est l'influent conseiller économique d'Angela Merkel. Il passe pour très europhile. On ne peut exclure que Mme Merkel cherche à le mettre en piste pour être non pas le successeur immédiat de Jean-Claude Trichet... mais le suivant.
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