mardi 25 janvier 2011
Convaincre
Face à un monde complexe, où « les équilibres ne sont plus les mêmes », Nicolas Sarkozy avance pour sa présidence des G20 et G8 avec de grandes ambitions, dont une réforme du système monétaire international et la mise en place d’un socle de protection sociale universel.
Hier, lors de sa conférence de presse qui a réuni 300 journalistes et plus d’une centaine d’ambassadeurs, il a pourtant aussi montré une modestie assumée quant aux résultats possibles. Au fond, le choix de la méthode pour asseoir « la légitimité du G20 » s’appuie sur l’implication forte et le soutien déterminé de ses partenaires. Il a habilement convoqué Angela Merkel, Hu Jintao, Dmitri Medvedev ou David Cameron dans les divers « chantiers de fond » que la présidence française du G20 prétend ouvrir.
Ce pragmatisme pourrait servir ses ambitions de réformes sur des dossiers aussi difficiles que les monnaies, le cours des matières premières ou l’aide aux pays en développement. « Nouveau monde, nouvelles idées », comme le proclame le logo de cette présidence française ? Peut-être pas. Mais la nécessité de la régulation a gagné beaucoup d’esprits depuis la crise économique et financière, il n’est pas exclu que les ambitions les plus réalistes affichées par le président de la République puissent faire l’objet d’un début de consensus. À l’évidence moins assuré dans son rôle de président du G20 que dans celui de président de l’Union européenne, Nicolas Sarkozy va en tout cas tenter de faire avancer ces grands dossiers. D’autres continueront la tâche amorcée.
Lors de cette conférence de presse, le président de la République n’a par ailleurs annoncé aucune rupture sur la scène internationale. Bien sûr, pour la première fois publiquement, il a reconnu « une sous-estimation » de la « désespérance » des Tunisiens au moment où la protestation contre le régime de Ben Ali montait. Mais il l’a expliquée en partie par la réserve à laquelle la diplomatie française était « tenue » dans ce pays, plus encore en Algérie ou en Côte d’Ivoire, d’anciennes colonies. Le propos s’est fait plus net sur le terrorisme. « Fermeté et courage » sont les mots d’ordre. Sans doute la seule manière possible de répondre aux menaces adressées à la France.
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