TOUT EST DIT

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mardi 25 janvier 2011

Et si DSK devait jeter l’éponge ?

Si, à gauche, Dominique Strauss-Kahn reste le favori des sondages, la situation, pour lui, se complique énormément.

Du côté de Dominique Strauss-Kahn, ça commence à sentir le roussi. Entendons-nous : en l’état, les sondages le confirment, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) reste – virtuellement – le mieux placé pour porter les couleurs (et les espoirs) de la gauche en 2012. Mais, à force d’entretenir le suspense sur ses intentions réelles, de tergiverser et de réclamer à l’ensemble du PS (par personnes interposées) que chacun calque son « calendrier » (politique) sur le sien, « l’homme de Washington » agace de plus en plus les uns, et sème le doute chez les autres.

Veut-il vraiment « y » aller ? Ne souhaiterait-il pas, au fond, être « nommé » à l’Elysée, en s’épargnant la tâche ingrate et aléatoire de faire campagne ? La droite – qui ne votera pas DSK, en tout cas au premier tour – continue de dire tout le bien qu’elle pense de ce socialiste si convenable. A gauche, en revanche, ça tangue. Que l’extrême gauche, Jean-Luc Mélenchon en tête, mène campagne contre le « mondialiste » DSK, rien d’étonnant. Mais, dans les rangs du PS, où l’on s’était jusqu’ici fait à l’idée que Strauss-Kahn serait l’homme de la situation, c’est plus neuf, et plus préoccupant pour l’intéressé.
 L’humeur de Jospin
Michel Rocard (mercredi sur RMC) et Lionel Jospin (jeudi sur RTL) parlent de sa possible candidature avec une retenue spectaculaire. François Hollande et Manuel Valls répètent sans cesse que le PS a tort de rester l’arme au pied, et qu’attendre encore plus (sous-entendu : le bon vouloir de DSK) devient, pour la gauche, très dangereux. Daniel Cohn-Bendit dit au JDD que, au train actuel, ni Sarkozy ni le PS ne gagneront en 2012. Et il évoque carrément l’hypothèse d’un « suicide politique collectif de grande ampleur ». Mais le plus inquiétant pour Dominique Strauss-Kahn, dont l’étoile brille d’autant plus qu’il est silencieux et lointain, c’est la montée en puissance de Martine Aubry (et, dans une moindre mesure, de l’outsider Hollande). L’institut CSA (pour BFMTV et RMC) indique ainsi que Martine Aubry, si elle était au second tour de la présidentielle, battrait Sarkozy sans coup férir (56 % contre 44 %). Résultat encore plus net obtenu par l’institut BVA (pour L’Express et France Inter) : cette fois, l’écart Aubry-Sarkozy serait de 14 points (57 % contre 43 %).
 Moscovici se contredit
Du coup, les pro-Strauss-Kahn, affectant un sang-froid d’acier, montent précipitamment en ligne. Laurent Fabius (sur radio J) le voit candidat, et même… élu. Et le député PS Pierre Moscovici assure que la popularité de Strauss-Kahn n’est pas « friable » : « C’est le président que les Français attendent. » En même temps, l’intéressé, sans mesurer qu’il nuit ainsi à « sa » cause, n’exclut rien : « S’il renonce, je me lancerai dans les primaires… »

Double évidence : à gauche, tout reste ouvert, et DSK, en continuant à vouloir se situer au-dessus de la « mêlée », joue de plus en plus avec le feu. De toute façon, même si cette décision de ses « camarades » (Aubry incluse) lui a fortement déplu, il n’y peut rien : il sait maintenant qu’il a, au maximum, jusqu’au 13 juillet pour se déclarer ou pas. Pour lui, c’est encore trop tôt. Mais, s’il s’en tient à ce calendrier-là, est-ce que cela ne sera pas en réalité trop tard puisque les socialistes sont en train de prendre conscience d’une donnée importante : il y a, en leur sein, des alternatives, et des alternatives gagnantes.

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