Ségolène Royal candidate aux primaires socialistes pour 2012 : c’est loin d’être une surprise. Martine Aubry a eu tout faux en annonçant, mercredi dernier, que Dominique Strauss-Kahn, Ségolène Royal et elle-même proposeraient une candidature commune. Loin de maintenir le couvercle sur les ambitions individuelles, cette déclaration a provoqué l’ire de François Hollande, multiplié les spéculations sur une candidature DSK – ainsi que les appels du pied des partisans du patron du FMI – et levé les dernières barrières qui retenaient le troupeau d’éléphants et d’éléphanteaux hors de l’arène. En entrant en piste, hier, Ségolène Royal suscite des interrogations sur l’autorité, voire même sur la crédibilité de la première secrétaire. C’est une claque que Martine Aubry a bien cherchée ! Elle a elle-même remis en orbite son ennemie du congrès de Reims en cherchant à la museler.
Ségolène Royal n’est plus la femme providentielle d’il y a cinq ans. Si Dominique Strauss-Kahn se présente, elle sera outsider et non favorite. Elle est pourtant loin de partir battue. À Reims déjà, on la disait, voici deux ans, isolée et en perte de vitesse. Elle avait pourtant échoué d’un petit cheveu dans sa conquête du PS. Il avait fallu recompter les bulletins pendant plusieurs jours avant que Martine Aubry soit proclamée première secrétaire.
Ségolène Royal apparaissait alors à la droite du PS. Avec la réforme des retraites, son image a changé, et elle surfe plutôt, désormais, sur le jusqu’au-boutisme de la gauche du parti. Pour les primaires, qui intéresseront surtout les militants et les sympathisants les plus fervents, ce sera un atout face à Hollande qui se veut plus mesuré, face à Aubry qui a commencé par admettre l’allongement de la durée des carrières à 61 ou 62 ans, avant de faire marche arrière – l’ex-candidate ne manquera pas de le rappeler —, et, surtout, face à DSK qui aura du mal à se débarrasser de l’étiquette FMI, qui a valeur d’épouvantail à gauche.
Connaissant Ségolène Royal, on peut être assuré qu’elle ne fera aucun cadeau à ses adversaires. Elle a un compte à régler avec son ex-compagnon François Hollande, une querelle à vider avec DSK, qui l’avait affrontée lors de la primaire 2006, et un crêpage de chignons à ne pas rater avec Martine Aubry, qu’elle avait accusée d’avoir fait bourrer les urnes après le congrès de Reims.
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