TOUT EST DIT

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mardi 30 novembre 2010

La dette et le choléra


Après la panade irlandaise viendront le Portugal et l'Espagne. Et l'on cite désormais l'Italie et la France comme victimes possibles des attaques financières. La dette contamine l'Europe comme le choléra ravage Haïti où, pour ne pas avoir mis en oeuvre un vrai plan sanitaire, on se retrouve dans des conditions d'hygiène déplorables qui favorisent la propagation. La spéculation est la peste économique de ce début de XXIe siècle et le mal ne sera pas éradiqué tant que l'on ne traitera pas lourdement les métastases malignes des mécanismes financiers. Il faudra un jour assumer la faillite et ne pas rembourser les pertes du Monopoly mondial. On détruira ainsi du crédit, donc du potentiel de spéculation. Alors l'économie pourra repartir sur des bases saines et l'appareil de production retrouver ses fonctions d'outil de la croissance, le seul remède possible à la crise.


Que l'on ne s'y trompe pas, une fois de plus, ce sont banques que l'on sauve ! Les Irlandaises, inconséquentes dans leurs engagements et les Anglaises aussi, qui leur ont beaucoup prêté. Déjà l'Europe et le FMI, par ce mécanisme faussement solidaire, étaient venus au secours des banques grecques en craignant une contagion aux banques allemandes.


Mais la monnaie européenne ne se sauvera pas en saignant à blanc l'Irlande pour lui faire payer ses dettes en lui consentant encore des crédits. Pire, c'est en déplaçant la charge de la dette et en faisant payer les pots cassés aux contribuables, comme l'on fait hier les ministres européens, que l'on menace l'euro. Non seulement l'Europe se contente de gagner du temps, mais elle transforme scandaleusement la dette des banquiers investisseurs en dette publique. Et rien ne nous dit que les milliards accordés, hier, à l'Irlande, ne vont pas très vite aller se placer sur des fonds spéculatifs et réattaquer, pour des profits rapides, le marché des produits de première nécessité ou de l'alimentaire.


Monétaire ou pas, le serpent se mord la queue sans jamais se demander comment il compensera les souffrances et les sacrifices qu'ils imposent aux plus fragiles. C'est un début d'explication au buzz de Cantona sur la toile et à sa méthode des comptes vidés pour faire écrouler le système pourri.

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