TOUT EST DIT

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mardi 30 novembre 2010

DOCUMENTS - Le trio BNP impose l'austérité au Monde

Arrivés à la tête d'un groupe en crise, Pigasse, Niel et Bergé entendent réduire les frais des salariés. 
Ça ne rigole plus au Monde ! Le trio BNP (Matthieu Pigasse, Xavier Niel, Pierre Bergé) a délégué Michaël Boukobza, un proche de Niel, pour réduire considérablement le train de vie de la rédaction et des cadres commerciaux. Sur les 46 voitures de fonction du groupe recensées (dont certaines avec chauffeur), une trentaine devraient être supprimées. Pour beaucoup d'entre elles, elles faisaient partie des signes extérieurs de pouvoir contractuellement établis... La DRH a donc été sollicitée pour retirer cet avantage avec le consentement, plutôt contraint, des intéressés. C'est en tout cas ce qu'il ressort des documents que Le Point s'est procurés.
Dans une lettre recommandée adressée à chacun avec accusé de réception, Frédéric Ranchet, DRH, et Frédéric Curtet, directeur "finances et développement", en appellent d'abord à l'esprit de sacrifice. "Il est demandé à l'ensemble des cadres de renoncer à leur véhicule de fonction. Vous devez vous prononcer d'ici le 30 novembre 2010 sur cette proposition, celle-ci ne prenant effet qu'au 15 décembre 2010", écrivent-ils. Chacun est alors prié de retourner un exemplaire avec la mention "lu et approuvé". Mais pour les récalcitrants, les deux hommes ont concocté un dernier paragraphe lourd de menaces : "En cas de refus ou de silence de votre part, votre employeur considérera avec regret que vous ne souhaitez pas adhérer à cette politique indispensable à la survie du groupe et de chacun de ses supports et en tirera alors les conséquences." Traduction : rendez la voiture ou vous prendrez la porte ! "Ça, devant les prud'hommes, ça vaut de l'or !" estime un bon connaisseur des rouages du droit du travail.
Voyage en low cost, 75 euros par nuit d'hôtel
Autre mesure : le 23 novembre, Frédéric Curtet signe une note aux salariés du groupe Le Monde visant à définir la nouvelle politique des notes de frais. Pas plus de 75 euros par nuit d'hôtel avec petit déjeuner et taxe. Mais la note ne précise pas si les frais de déplacement de la direction au Festival de Cannes (dont l'hôtellerie est autrement plus coûteuse) sont compris dans ce cadre. Frédéric Curtet se croit obligé de rappeler que le minibar et la location de films dans les chambres ne seront pas remboursés. Parce qu'avant c'était le cas ? L'aller-retour dans la journée devra être privilégié afin d'éviter les frais d'hébergement. "En fait, ces règles étaient en vigueur chez Télérama, l'un des titres du groupe. On les applique au Monde", indique une source interne.
Concernant les déplacements en avion, exit la première, business ou premium. Seule la seconde classe est désormais la règle, et encore sur vol low cost. Le directeur financier détaille également les éléments ne donnant pas droit à un remboursement. Les salariés ne doivent plus acheter eux-mêmes leur papeterie ou leur documentation, Le Monde s'en charge. De la même façon, l'utilisation des taxis est limitée entre 7 h 30 et 22 h 30, "sauf aller-retour Roissy-Orly". Le secrétaire général de la rédaction validera chaque déplacement au moment du remboursement. La parcimonie à laquelle sont appelés les salariés relance la polémique sur le salaire d'Éric Fottorino, patron du Monde, rémunéré 210.000 euros par an.

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