mardi 30 novembre 2010
Comme un souci de com’
Cela ne date pas d'aujourd'hui : les insitutions européennes, Commission en tête, ont un sérieux problème de communication. Leurs tentatives de faire connaître leur activités, initiatives et accomplissements se soldent le plus souvent par des échecs – et par les railleries de la presse eurosceptique, à commencer par celle d'outre-Manche. Parfois injustes, souvent pertinentes et quelque fois grossières, ces critiques sont une des principales sources de mauvaise humeur aux derniers étages du Berlaymont.
Comme ses prédécesseurs, "soucieux de son image publique", le président de la Commission José Manuel Barroso "estime ne pas recevoir la publicité qu’il mérite", notait récemment la Frankfurter Allgemeine Zeitung dans une enquête sur la communication de la Commission. "Cela ferait des années qu’il se plaindrait des articles écrits sur lui et sur l’Union européenne, trop critiques, trop négatifs". "Dès lors", affirme le quotidien allemand, "quoi de mieux que de prendre la direction de ces opérations ?""La commissaire suédoise Margot Wallström avait alors demandé la création d’une 'agence de presse indépendante' de l’UE et avait investi des millions d’euros dans des portails Internet, des films publicitaires et des visites de rédactions", écrit le correspondant à Bruxelles de la FAZ, Hendrik Kafsack. Mais "cela n’avait toutefois pas réussi à infléchir le ton des articles en faveur de Barroso. Le président de la Commission a donc sorti un de ses atouts maîtres : Viviane Reding".
La Luxembourgeoise chère à Nicolas Sarkozy prévoit donc de doter de prompteurs Barroso, les commissaires et les porte-paroles, raconte Kafsack. Elle dote le président de la Commission de quatre "plumes" pour écrire ses discours et d'"une quinzaine de spécialistes de l'Internet" censés "veiller à ce que la Commission puisse utiliser de manière professionnelle les plateformes comme Twitter ou Facebook". De plus, "une sorte de groupe d’intervention rapide sera chargé de réagir immédiatement aux 'horreurs' circulant à propos de l’Europe, notamment dans les blogs". Des pools de journalistes, cameramen et photographes suivant Barroso dans ces déplacements sont également prévus.
Cela fait déjà un moment que le service audiovisuel de la Commission "met à disposition des photos et des vidéos que les journaux, les magazines et les chaînes de télévision peuvent utiliser gratuitement", ajoute la FAZ, notant que "près de 200 rédactions y ont recours", mais en précisant toutefois que "c’est en vain que l’on y recherchait des commentaires ouvertement critiques sur la Commission". Dans le même souffle, et mélangeant ce qui relève de la communication institutionnelle et du financement public de médias indépendants, le journal cite à l'appui de sa démonstration la chaîne de télé Euronews, en partie financée par Bruxelles, et le réseau de radios Euranet, partenaire de Presseurop. Notre site,lui, est oublié par Hendrik Kafsack.
Quant au Parlement européen, qui est en train d'examiner le budget 2011 de l'UE, selon la Frankfurter Allgmeine Zeitung, il s'inquiète de ce que la Commission n'utilise le budget destiné à ses relations publiques pour mener la lutte de pouvoir qui oppose entre elles les institutions européennes, qui cherchent leurs marques après l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne. Le journal rappelle que le Parlement "possède lui aussi une chaîne, Europarltv, que beaucoup considèrent comme un pur outil de propagande".
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