TOUT EST DIT

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mardi 30 novembre 2010

Le facteur FN

En politique, les ennemis sont parfois utiles. Ainsi, la perspective de l'élection, en janvier prochain, du nouveau président du Front national donne lieu à une empoignade entre le clan de Bruno Gollnisch et celui de Marine Le Pen : interviewée récemment sur France Inter, celle-ci évoquait les attaques haineuses dirigées contre elle et son entourage, dans quelques journaux d'extrême droite et sur Internet, par des partisans de son adversaire. Ceux-ci lui font, en l'occurrence, un beau cadeau : en lui permettant de rejeter sur eux - une faction qu'elle dit « extérieure au parti » -, la charge de racisme que le FN traîne dans ses bagages, ils l'aident dans son entreprise de « dédiabolisation ».

Ces jeux tactiques n'auraient qu'une importance anecdotique s'ils ne risquaient pas d'influer sur l'équilibre des forces lors des prochaines échéances électorales. Un FN à la façade plus ou moins ravalée, et dont la probable future dirigeante est créditée par les sondages de quelque 13 % des suffrages au premier tour de l'élection présidentielle, éveille dans la droite classique des tentations de rapprochement. Marine Le Pen affirme qu'elle refusera toute alliance. Refus symétrique à l'UMP : le député du Nord Christian Vanneste, qui s'était prononcé publiquement pour un accord avec le FN, a été désavoué. Les exégètes de la politique observent d'ailleurs que la moindre violation de la doctrine du « cordon sanitaire », énoncée naguère par Jacques Chirac, ferait perdre à Nicolas Sarkozy de précieuses voix au centre. Mais ils se demandent, si telle est la stratégie électorale de l'Elysée, pourquoi le récent remaniement a réservé si peu de place aux personnalités centristes. Une des explications est peut-être que l'essentiel, quand il ne reste que dix-huit mois pour agir, est d'avoir une équipe gouvernementale unie, sans dissensions internes ni « petites phrases », et que l'électeur, au-delà des préférences partisanes, jugera sur le bilan. Ce qui n'est pas, après tout, la pire façon de faire de la politique.

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