TOUT EST DIT

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mercredi 16 février 2011

La première alerte

Le monde politique n’en est qu’à la phase préparatoire à la mise en place de la précampagne pour l’élection présidentielle de 2012, mais il vient de connaître une première alerte quant à la qualité du débat. Un soupçon d’antisémitisme a été émis contre un protagoniste important, le président du groupe parlementaire UMP de l’Assemblée nationale, Christian Jacob. Avant que la vraie campagne ne s’enclenche, dans plusieurs mois, avec les risques de dérapage que comportera la montée des tensions à l’approche du premier tour, il est encore temps de se pencher sur cet incident. Dans le propos controversé de M. Jacob, à propos de Dominique Strauss-Kahn — « Ce n’est pas l’image de la France, l’image de la France rurale, l’image de la France des terroirs et des territoires, celle qu’on aime bien, celle à laquelle je suis attaché » — le président de l’Association des fils et filles de déportés juifs de France, Serge Klarsfeld, a pensé reconnaître un autre discours — « Pour la première fois, ce vieux pays gallo-romain sera gouverné par un juif » -, tenu par en 1936 par le député Xavier Vallat, plus tard commissaire aux questions juives, à l’adresse de Léon Blum. Amalgamer ces deux phrases paraît abusif. Si analogie il y a, c’est au sens du Petit Robert : « ressemblance établie par l’imagination. » En émettant — en substance — l’opinion que DSK serait coupé du peuple et plus familier des milieux huppés, Christian Jacob a renvoyé aux socialistes les jugements que ceux-ci ont portés sur Nicolas Sarkozy. Sa phrase pourrait d’ailleurs s’appliquer au chef de l’État. Les remous et les exagérations provoqués par cet épisode ont néanmoins valeur d’avertissement. Des préjugés peuvent s’exprimer de façon bonasse ; ils n’en sont pas moins déplacés. Il est aussi un péché mignon, en France, de comparer des adversaires aux nazis ; il n’est pas utile de le cultiver.

Reste le fait politique pur, qui explique bien des choses : après avoir goûté l’éloignement de M. Strauss-Kahn au Fonds monétaire international, la majorité est obligée d’envisager l’hypothèse de la présence de l’ancien ministre au grand rendez-vous électoral. Elle se serait passée de cette éventualité. Les nerfs les moins aguerris pourraient donner des signes de surmenage.

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