mercredi 16 février 2011
Bredouillements
Une fois de plus la diplomatie française s'est disqualifiée. La réponse en forme de bras vengeur adressée par le Mexique aux emportements de Nicolas Sarkozy et de Michèle Alliot-Marie causera tort à Florence Cassez et prend la France au piège de ses trop bruyantes irritations. Mal engagé par le chef de l'État qui avait failli à sa promesse de discrétion lors de sa visite à Mexico, ce dossier déjà compliqué, et manipulé par Calderon, risque désormais de desservir les intérêts de la jeune française. D'autant que contrairement à ce que l'on entend ici ou là, l'opinion publique mexicaine ne souhaite pas le transférement de Florence Cassez. Et le distingo de lundi entre le bon peuple et les mauvais dirigeants finira de braquer ceux qui avaient encore quelques doutes sur la culpabilité de la prisonnière de Tepepan.
Décidément les tenants de notre politique extérieure n'en finissent plus de se prendre les pieds dans le tapis. On pensait pourtant que l'Élysée et le Quai d'Orsay feraient profil bas pour potentialiser au mieux « nos » G8 et G20 et ainsi retrouver l'état de grâce de la présidence européenne de Nicolas Sarkozy. Au contraire, cette affaire du Mexique dans laquelle, une fois encore, la France a réagi à l'émotion, ne fait qu'enchaîner avec nos bredouillements dans les révolutions arabes, notre brouille avec les Chinois, ou la vente ratée du Rafale à notre ami Lula.
La recherche de cohérences entre la fermeté affichée du ministre de l'Intérieur sur la « vocation » des immigrés tunisiens à être reconduits à la frontière et l'accueil des soutiens de Ben Ali admis par Éric Besson, ne fait qu'ajouter à la trop longue liste des hésitations françaises. Aune sans pitié qui nous fait mieux mesurer comment notre diplomatie est entrain de perdre la place à part que lui conféraient sa culture, sa langue et son assimilation aux droits de l'homme.
Déjà l'intégration à l'OTAN nous avait enlevé nos spécificités. Et voilà qu'en Tunisie et en Égypte notre passivité et nos silences ne nous permettent même pas d'emboîter le réalisme d'Obama. Il est vrai que s'engager aux côtés des forces du changement n'est guère aisé quand notre politique arabe se résume à passer des vacances chez les dictateurs et les rois.
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