TOUT EST DIT

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mercredi 16 février 2011

Malgré une croissance modeste fin 2010, Bercy campe sur ses objectifs pour 2011

Selon la première estimation fournie mardi par l'Insee, le PIB a progressé de 0,3 % au quatrième trimestre 2010 par rapport au trimestre précédent, portant à 1,5 % la moyenne sur 2010. Bercy mise toujours sur une croissance de 2 % cette année.

L'année 2010 se sera achevée comme elle avait commencé : par une croissance économique bien modeste. Selon la première estimation fournie mardi 15 février par l'Insee, le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,3 % au quatrième trimestre 2010 par rapport au trimestre précédent. Une performance décevante aux yeux des économistes, qui s'attendaient en moyenne à un rythme de croissance deux fois supérieur.
Elle suffit néanmoins pour afficher, pour l'ensemble de l'année, une croissance moyenne de 1,5 %, conforme à l'objectif inscrit dans le budget du gouvernement, même si ce dernier avait, un temps, espéré faire mieux. L'année 2010 aura ainsi confirmé la reprise de l'activité, après une chute de 2,5 % en 2009, « la plus importante de l'après-guerre », comme l'a rappelé l'Insee. A côté, l'Allemagne aura affiché, elle, une croissance moyenne de 3,5 %, mais son économie était tombée plus profondément dans la crise. De part et d'autre du Rhin, toutefois, 2010 n'aura pas permis de revenir au niveau d'avant-crise. Fin décembre, le PIB français était encore en retrait de 1,6 % par rapport à son pic du premier trimestre 2008 et le PIB allemand de 1,4 %.

Grèves et vague de froid

Au-delà de 2010, l'absence d'accélération de la croissance lors des trois derniers mois de l'année limite nettement l'élan pour 2011 et fragilise encore un peu plus le scénario du gouvernement, qui parie sur une accélération. Réfutant toute déception, la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a ainsi maintenu mardi sa prévision d'une croissance moyenne de 2 % cette année, jugée, avant même la publication de l'Insee, trop optimiste par les instituts internationaux (FMI, OCDE, Commission européenne) et le consensus des économistes (qui table sur + 1,6 %). « J'espère que le premier trimestre sera nettement meilleur », a poursuivi la ministre sur France 2, mentionnant la récente prévision de la Banque de France (+ 0,8 %),
Elle a notamment souligné « l'effet plus dépressif sur la croissance que ce qu'on anticipait » des grèves d'octobre. L'Insee indique que les mouvements sociaux ont pesé sur la production dans les transports et l'énergie. Ils pourraient également expliquer une partie du fort mouvement de déstockage (dans l'aéronautique et les biens intermédiaires), qui a amputé la croissance de 0,8 point sur le quatrième trimestre - un effet d'une ampleur inédite depuis la crise. A cela s'est ajoutée la vague de froid de décembre, qui a pénalisé le secteur de la construction.

Difficile décrue du chômage

Si un effet de rattrapage n'est pas à exclure, « il n'est pas aisé de lire une tendance dans les données publiées », observe Frédérique Ceriser, économiste à BNP Paribas. Selon elle,l'accélération de la consommation des ménages (+ 0,9 % au quatrième trimestre), très liée à la prime à la casse, « appelle à une correction début 2011 » et l'inflation comme la situation dégradée du marché du travail « plaident pour un ralentissement cette année », après + 1,6 % en moyenne en 2010.
Sans croissance forte, la décrue du chômage sera difficile. Et Bercy mise sur les rentrées de recettes supplémentaires pour réduire le déficit. « Pour 2011, on doit impérativement tenir notre prévision de déficit à - 6 % », a prévenu Christine Lagarde, confirmant que celui de 2010 sera inférieur aux 7,7 % de PIB prévus.

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