TOUT EST DIT

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mercredi 16 février 2011

À Florence Cassez,
le pavé de l’ours

On dirait l’histoire du “pavé de l’ours”, à la sauce chili con carne. Pour chasser une mouche importune, posée sur le nez d’un homme endormi, l’aimable plantigrade lui jeta un parpaing. Il ne réussit, évidemment, qu’à écraser la tête du dormeur ! La Fontaine, de sa fable, retenait cette morale : “Rien de si dangereux qu’un ignorant ami.”

Nul doute que Nicolas Sarkozy a cru bien faire, tirant à boulets rouges en direction du Rio Grande. Pour un peu, tel jadis Napoléon III, il y envoyait un corps expéditionnaire… Mais le sort de Florence Cassez, condamnée là-bas à soixante ans de prison, ne s’en trouve guère amélioré. Le litige privé devient une affaire d’État.

Mexico s’exaspère qu’on ose ainsi, de l’étranger, bafouer sa souveraineté. Jouant sur la corde patriotique, le gouvernement Calderon durcit le ton. Aujourd’hui moins qu’hier, il n’acceptera de libérer une “gringa criminelle” jugée coupable d’enlèvements sordides. Certes, son procès fut marqué d’anomalies grossières. Au lieu d’une attaque frontale, l’Élysée aurait quand même pu réagir par les voies diplomatiques. La finesse et l’humilité ne nuisent pas, parfois.

Avec ça, l’année du Mexique en France - dont les festivités s’ouvrent bientôt - risque de tourner au vinaigre. L’avenir de Florence aussi.

Mardi après-midi, revenu de ses martiales déclarations, M. Sarkozy indiquait la nouvelle ligne : “Garder son sang-froid et obtenir des résultats.” Ne nous énervons pas, donc.

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