TOUT EST DIT

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jeudi 3 mars 2011

Les chefs d'entreprise plaident pour un retour aux 39 heures

Selon un sondage Viavoice, les trois quarts des dirigeants souhaitent revenir à une durée légale du temps de travail de 39 heures. Ils ne sont, en revanche, qu'un gros tiers à se déclarer favorables à la mise en place d'une TVA sociale

Créant de profondes divisions à droite comme à gauche, la réouverture du débat sur les 35 heures avait animé la classe politique en début d'année. Les chefs d'entreprise ne souhaitent visiblement pas que ce débat se referme. Selon un sondage réalisé par Viavoice pour l'Assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie (l'ACFCI), Grant Thornton et « Les Echos », 73 % des dirigeants interrogés disent « préférer » que la durée légale hebdomadaire du travail repasse à 39 heures. Inversement, ils ne sont que 22 % à souhaiter un maintien des 35 heures.
Que les chefs d'entreprise dénoncent les 35 heures n'est, en soi, pas vraiment étonnant. « Cela répond à la volonté persistante de promouvoir la valeur travail, à l'idée que la France doit se retrousser les manches dans la compétition mondiale », analyse François Miquet-Marty, directeur associé de Viavoice.
Plus surprenant est la proportion élevée des dirigeants à vouloir réhabiliter les 39 heures. Et ce alors que cinq lois ont assoupli les 35 heures (loi Tepa de 2007 sur la défiscalisation des heures supplémentaires, loi de 2008 autorisant à fixer la durée du travail par accord collectif, etc.), faisant d'ailleurs dire à certains hommes politiques de tous bords que les 35 heures n'existaient plus.
Sauf que, « au-delà de la posture idéologique des dirigeants, l'adhésion massive pour les 39 heures répond également à des préoccupations très pragmatiques de patrons de petites sociétés, pour qui les 35 heures peuvent être considérées comme des sources de perturbation dans l'organisation du travail », poursuit François Miquet-Marty. Le sondage a été réalisé sur un échantillon représentatif d'entreprises de cinq salariés et plus. Or, beaucoup de PME sont concrètement restées aux 39 heures. Les DRH des grandes entreprises, qui ont signé il y a dix ans des accords de réduction du temps de travail accompagnés d'une flexibilité accrue, sont beaucoup moins enclins à une évolution de la durée légale. La réhabilitation des 39 heures est « évidemment séduisante pour la performance des entreprises mais il convient néanmoins de bien appréhender le risque de négociations syndicales que cette réforme peut entraîner », met ainsi en garde Jean-Jacques Pichon, associé chez Grant Thornton.

Préoccupés par la conjoncture

Les chefs d'entreprise sont nettement plus circonspects sur la « TVA sociale » pour alléger le coût du travail. Une majorité des sondés (53 %) ne souhaite pas de modification du mode de financement de la Sécurité sociale, tandis que 38 % plaident pour que celle-ci soit « financée également par une augmentation de la TVA ». La proposition de Jean-François Copé de relever la TVA pour diminuer les charges sur le travail avait là encore suscité un tollé au sein de la majorité. Le chef de l'Etat a renvoyé le débat à 2012, considérant néanmoins que la question du financement de la protection sociale reste incontournable.
Sur la conjoncture, les patrons restent préoccupés : 59 % (- 3 points par rapport à décembre) se disent encore « directement touchés » par la crise et près des deux tiers (63 %) repoussent la « vraie » sortie de crise au-delà de 2012. Certes, les entrepreneurs sont plus nombreux à se dire confiants pour l'emploi (36 %, + 7 points en trois mois), mais ils s'inquiètent de plus en plus de l'inflation, la hausse du prix des matières premières pesant sur les coûts de production.

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