TOUT EST DIT

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jeudi 3 mars 2011

Des Hommes et des Dieux vu des Etats-Unis

Le film de Xavier Beauvois est projeté sur quelques écrans américains depuis vendredi 25 février. Et il a été globalement apprécié. Passage en revue des critiques.
 
Dans 33 salles de cinéma, les spectateurs nord-américains peuvent découvrir depuis vendredi 25 février Of Gods and Men. Malgré cette très faible visibilité sur les écrans nord-américains, le film de Xavier Beauvois a fait parler de lui, notamment sur Internet. 
Si elle est majoritairement positive, la critique du film est souvent entre le rappel historique et l'explication de texte. Le Los Angeles Times et le San Francisco Gate proposent des papier fleuves expliquant de bout en bout l'histoire du film, rappelant au passage les liens qui unissent la France et l'Algérie. 
Un sujet qui interpelle
Au-delà de l'aspect historique, la question de la foi a surtout marqué les esprits. Le Huffington Post publie la critique d'un prêtre catholique titrée "The best film on faith I've ever seen" (Le meilleur film sur la foi que j'aie jamais vu). Un avis partagé par Joe Morgenstern du Wall Street Journal. New Jersey On Line angle sa critique sur la force, parfois destructrice, de la foi quand Le Los Angeles Times évoque cet aspect primordial du film avant de louer son déroulement dramatique. 
Souvent comparé à Into a great silence, un documentaire de Philip Gröning sur le quotidien de moines, Of Gods and Men a touché par l'absence totale de prosélytisme, comme le souligne le National Post: "it's not a "message" film" (Ce n'est pas un film "à message"). La spiritualité et la réflexion dont font preuve les images et les dialogues ont aussi séduit. Le même National Post écrit "Words can only do so much, however" (Les mots peuvent faire tellement). Le journaliste Chris Knight évoque le dialogue entre un moine et une villageoise : "Nous sommes comme des oiseaux sur une branche, nous ne savons pas quand nous partirons" dit-il. Elle le corrige en disant : "Nous sommes les oiseaux, vous êtes la branche." Un dialogue métaphorique évoqué dans plusieurs critiques. 
Le manichéisme (Thestar.com), la méditation (npr.org), la gestion du changement historique (Los Angeles Times), la condition du martyr (Huffington Post) ou la prise d'une décision cruciale (Wall Street Journal) sont également passés en revue. Unanimement, ces critiques saluent le talent de Xavier Beauvois pour traiter ces thèmes sans jamais imposer une réponse : "There are no easy answers to questions like these, and the film has the grace not to pretend otherwise." (Il n'y a pas de réponse facile à ces questions, et le film n'a pas la prétention d'en donner) peut-on lire sur le Los Angeles Times
La critique négative
Tous les journalistes des Etats-Unis ne sont pourtant pas prêts à lui décerner la Palme d'Or, comme le ferait Peter Howell de Thestar.com. Le site Pastemagazine.com donne un avis très mitigé sur un film qui ne va jamais au-delà de la description. Selon le site culturel, Hollywood a l'habitude de trop amplifier la réalité pour la montrer mais Xavier Beauvois tombe dans l'excès inverse. Louant de belles images, le journaliste sanctionne un rythme lent et glacial et l'absence d'intrigue. 
Pour New Jersey On Line ce rythme très lent est à la fois la force et la faiblesse du film. Certaines scènes relèvent carrément du morceau de bravoure pour Xavier Beauvois, qui montre à quel point il sait bien filmer la terreur silencieuse des moines. "But why should they all be so terrified, in unison, at that moment? No reason at all -- except to provide Beauvois with a bravura scene." écrit le journaliste. (Pourquoi devrait-ils être si terrifiés, à l'unison, à ce moment ? Il n'y a aucune raison, excepté de permettre à Beauvois une scène de bravoure
Ces acteurs français méconnus
Pas question de morceau de bravoure pour les acteurs dont la justesse est évoquée à plusieurs reprises : " the performances are nearly perfect" (les prestations sont presque parfaites) peut-on lire dans la critique du Huffington Post. Et il semblerait que le film ait permis aux critiques de découvrir que Lambert Wilson n'est pas que le méchant de Matrix, et Michael Lonsdale celui de Moonraker

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