jeudi 3 mars 2011
Enrico Macias : “Je m’engagerai pour Nicolas Sarkozy”
Enrico Macias revient de loin. Le 23 décembre 2007, sa femme, Suzy, décède des suites d’une longue maladie. Une perte qui l’a mis à terre. Mais c’est grâce à l’amour de ses proches et à la musique que le chanteur fait son grand retour. Il signe un disque (dans les bacs le 7 mars) de chansons juives, Voyage d’une mélodie, coréalisé par son fils Jean-Claude Ghrenassia.
FRANCE-SOIR Vous faites votre retour en chansons après deux ans d’absence médiatique. Que s’est-il passé pour vous ?
ENRICO MACIAS J’ai souffert énormément de la disparition de ma femme. J’allais me recueillir très souvent sur sa tombe. C’est l’amour de ma famille et mes amis qui m’ont fait tenir le coup. Et non la musique. Je n’avais plus envie d’en faire, jusqu’au jour où mon fils m’a parlé de cet album concept et j’ai retrouvé l’envie petit à petit. Je suis resté deux ans sans rien faire. D’un coup, j’ai enregistré un album.
F.-S. Et vous avez aussi tourné dans deux longs-métrages ?
E. M. Et ce sont des vrais rôles. Le premier, c’est dans La vérité si je mens 3. Ma partition, avec des scènes de comédie, est plus étoffée. Le second sera dans Bienvenue à bord, d’Eric Lavaine (sortie en octobre ou novembre 2011). J’ai tourné à Miami et j’y joue mon propre rôle au côté de Franck Dubosc, Valérie Lemercier et Gérard Darmon. C’est comme une récréation. Sans prétention, je suis assez doué pour le cinéma. La caméra me stimule.
F.-S. Vous ne pensez pas à la retraite ?
E. M. Je ne me vois pas arrêter. Je me suis posé la question. Mais pendant ces deux ans, je me suis aperçu que ça m’a terriblement manqué. J’aime être occupé parce que quand vous passez la journée à ruminer dans la peine et la souffrance, c’est difficile. Plus le temps passe, plus je souffre. Heureusement que j’ai toutes ces activités pour tenir le coup.
F.-S. Aujourd’hui, acceptez-vous de vous dévoiler ?
E. M. J’ai choisi cette situation. J’ai souffert de l’indifférence au début de ma carrière. Lorsqu’on s’intéresse à moi, je suis content. Je ne suis pas narcissique, j’aime la communion. Vous savez, la musique, c’est ma thérapie. Quand j’ai des problèmes, je prends ma guitare et je me défoule. C’est un médicament.
F.-S. Avez-vous beaucoup d’amis dans le métier ?
E.M. Oui, dans ce milieu, il n’y a pas beaucoup de monde qui ne m’aime pas. De plus, je ne suis pas jaloux des autres, ils le sentent. Ça me permet d’avoir des relations libres avec tout le monde.
F.-S. L’année prochaine, vous allez fêter vos cinquante ans de carrière. Est-ce important à vos yeux ?
E. M. Oui. Si en 1962 on m’avait prédit que j’allais durer cinquante ans, je ne l’aurais jamais cru. J’ai toujours fait ma carrière bon an mal an, un petit peu comme un Bohémien, sans plan de carrière.
F.-S. Vous êtes né en Algérie. Quel regard portez-vous sur la révolution maghrébine ?
E. M. C’est une révolution du monde arabe. Je ne sais pas si ce sera un succès. Cet élan populaire a surpris, y compris les extrémistes et les fondamentalistes. Les gens qui sont le plus lésés dans ce genre de révolution, ce sont les extrémistes, car ils ne s’attendaient pas à ce que le peuple se soulève au profit de la démocratie. C’est un signe de paix, à condition qu’ils ne soient pas manipulés par les forces du mal.
F.-S. Vous engagerez-vous à la prochaine présidentielle ?
E. M. Oui. Ma religion, c’est l’amitié, alors, je vous le dis : je m’engagerai pour Nicolas Sarkozy !
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