TOUT EST DIT

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jeudi 3 mars 2011

Wall Street 1 -NFL 0

Lorsque les temps sont durs, il vaut mieux être trader que sportif de haut niveau aux Etats-Unis. Le bras de fer engagé depuis de longues semaines entre les propriétaires des clubs de football américain et leurs joueurs en témoigne. Au coeur de l'épreuve de force, l'acceptation par les stars de la NFL d'une certaine modération salariale pour tenir compte de la moindre croissance des recettes. La partie est loin d'être gagnée. Et si aucun compromis n'est trouvé d'ici à ce soir, la prochaine saison risque d'être annulée, entraînant dans son sillage les autres sports professionnels, basket en tête. Dans ces conditions, la fermeté des dirigeants face à des divas extrêmement bien payées - Kobe Bryant, le joueur le mieux rémunéré de la NBA culmine à 25 millions de dollars par saison -n'en a que plus de valeur.

Et l'on se prend à rêver que les patrons des grandes banques américaines aient été aussi bien inspirés au lendemain de la crise financière. Car, enfin, si le sport pro et la haute finance appartiennent à des univers complètement différents, les principes qui les régissent ne sont pas finalement si éloignés. Dans les deux cas, on trouve un nombre restreint de « franchises » qui s'arrachent à prix d'or des stars à la carrière relativement courte au regard du régime commun. Surtout, à Wall Street comme sur les parquets ou sur les terrains de football, le partage de la valeur entre actionnaires et salariés n'est pas un vain mot. Après l'effondrement de l'URSS et la conversion de la Chine communiste à l'économie de marché, le sport professionnel américain et les « floors » de Manhattan sont même parmi les derniers vestiges du collectivisme, dans lequel le salarié a droit à une part importante de la rente générée.

Mais les stars du sport américain sont manifestement moins douées que leurs homologues de la finance pour défendre leurs acquis sociaux. A moins que les intérêts des dirigeants de Wall Street et ceux de leurs traders n'aient été convergents sur cette question. Une chose est sûre, la volonté politique existait. Portée par les Européens, la question du plafonnement des bonus était sur la table lors du G20 de Londres en avril 2009. Elle a été balayée au profit d'un simple encadrement des rémunérations des traders. Une contrainte que les banquiers américains appliquent, de l'avis général, avec un zèle très modéré.

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