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jeudi 3 mars 2011

L'armée de Kadhafi: La menace fantôme

Alors que le bilan des affrontements en Libye s'élèverait à 6.000 morts ce mercredi, Mouammar Kadhafi a promis un bain de sang en cas d'intervention américaine. Cette dernière apparaît toutefois très hypothétique alors que le dirigeant libyen voit son armée se réduire de jour en jour. 

Mercredi midi, Mouammar Kadhafi s'est exprimé devant ses partisans, réunis dans une salle de cérémonie publique à Tripoli. Lors de cette intervention, retransmise par la télévision officielle, le dirigeant libyen se montre sans concessions. "Des milliers de Libyens mourront en cas d'intervention de l'Amérique ou de l'Otan", menace-t-il alors que la marine américaine effectue depuis mardi des mouvements en mer Méditerranée. Le Guide libyen a-t-il seulement les forces nécessaires pour résister aux insurgés, voire à d'éventuelles forces étrangères? Il semble le croire, assurant qu'il "mourra en martyr" dans une interview à des journalistes de la chaîne américaine ABC, retransmise lundi.
"Les insurgés libyens conquièrent rapidement villes et ports pétroliers et il semble y avoir une débandade dans les rangs de l'armée officielle", constate Didier Billion, spécialiste d'Afrique du Nord à l'Iris (*) interrogé par leJDD.fr, qui nuance toutefois: "Il est impossible de déterminer les troupes qui restent autour de Kadhafi." Egalement joint par notre site, Yves Boyer, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique, est, lui, plus affirmatif: "Seul un petit nombre de régiments des forces terrestres sont encore fidèles à Mouammar Kadhafi, et les forces aériennes et navales sont clairement out." Selon cet expert en doctrines militaires, l'armée officielle ne totaliserait pas plus de 75.000 hommes –pour une population totale de plus de six millions d'habitants. "Il s’agit donc de quelques hommes, de pick-up et de kalachnikovs, ce qui ne représente pas grand-chose", ajoute Yves Boyer.

"Le dirigeant libyen n'est plus audible"

Le rapport de force, de moins en moins en faveur du clan Kadhafi, n'empêche pas les violents affrontements de continuer. Un bilan provisoire, révélé mercredi par la Ligue libyenne des droits de l'Homme, s'élève à 6.000 morts en seize jours. Et les insurgés semblent dans une dynamique ascendante, de nouvelles villes étant encore tombées dans leurs mains mercredi matin. Mouammar Kadhafi conserve quelques cartes, dont son discours anti-impérialiste avec lequel il espère rallier la majorité de la population, hésitante sur le camp à soutenir. "Mais le dirigeant libyen n'est plus audible par cette majorité", écarte Didier Billion qui assure que "le bonhomme, qui n'a rien d'un fou car il est responsable de ses actes, ne maîtrise plus rien".
Quant à une éventuelle intervention américaine, elle semble purement hypothétique. "Barack Obama ne veut pas retomber dans les démons de son prédécesseur, George W. Bush, qui a empêtré les Etats-Unis dans les bourbiers afghan et irakien", analyse encore Didier Billon. Selon le chercheur de l'Iris, la posture de la Maison blanche est "surtout adressée à la communauté internationale", afin de démontrer que son pays se trouve au côté des soulèvements démocratiques. De la rhétorique, tout comme celle de Mouammar Kadhafi qui se sert des déclarations américaines pour tenter de redorer son image.

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