jeudi 3 mars 2011
Plus de conseiller au numéro demandé
Didier Lombard, c'est celui qui vient de déclarer : « France Télécom, c'est tout pour moi. » Si l'ancien président de l'opérateur historique n'avait renoncé in extremis, devant la polémique qui enflait et s'annonçait dévastatrice, à son poste de conseiller spécial, on aurait pu ajouter : tout, n'importe quoi et une quasi affaire d'État. Tentons de résumer. Didier Lombard était à la tête de France Télécom lorsque l'entreprise a connu sa crise sociale la plus profonde, née d'une politique de modernisation certes nécessaire mais menée à marche forcée, de façon dogmatique, et marquée par une vague de suicides. En pleine polémique, dans une période de souffrances pour les familles et les salariés, il avait eu cette phrase malheureuse, insoutenable, sur « la mode du suicide ». Le ressentiment à son égard est vivace. Alors que le changement opéré suppose de rétablir un climat de confiance avec le nouveau management, voilà que le Pdg du fiasco social se mitonnait une pré-retraite dorée. Un costume XXXL taillé sur mesure qui, selon des estimations, lui aurait garanti 500 000 euros de salaire brut annuel. Sans compter que ce strapontin lui aurait permis d'exercer ses stock options à un niveau mieux valorisé que le cours actuel des actions. Une position exorbitante qui ne pouvait que susciter colère et incompréhension, et causer un traumatisme supplémentaire. Ce n'était évidemment pas une question de droit mais de morale, d'éthique. Sous la pression des syndicats et du ministre du Travail, il jette l'éponge. Fort bien. Cette sortie d'un « grand » PDG n'est pas très digne. Rien de dramatique, toutefois, pour Didier Lombard. Il se consolera avec sa retraite chapeau cumulable avec sa retraite de fonctionnaire et les cachets liés à ses autres mandats.
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