jeudi 3 mars 2011
Le cas Hollande
Lorsqu'en 2008 il a passé les commandes du Parti socialiste à Martine Aubry, on ne pariait pas cher sur les actions de François Hollande. Il venait de passer onze années rue de Solferino et ses détracteurs dressaient de lui le portrait d'un notable affable, disant oui à tout le monde et ne tranchant jamais rien. Il laissait un parti profondément divisé entre les partisans de son ex-compagne, Ségolène Royal, et les multiples chapelles n'ayant en commun que le rejet de la même Ségolène, difficilement regroupées aux dernières heures du calamiteux congrès de Reims autour de Martine Aubry.
Trois ans plus tard, sa photo reparaît à la une des magazines et certains évoquent l'hypothèse que, aux prochaines primaires socialistes, il pourrait souffler la politesse à Aubry et Strauss-Kahn. Les sondages lui accordent depuis plusieurs mois une cote constamment croissante, au point désormais de battre Nicolas Sarkozy au second tour de la présidentielle. Comment un tel retournement de situation est-il possible ? Comme toujours dans une compétition, une part de l'explication vient du profil des concurrents. Certains se disent que DSK ne parviendra pas à surmonter son handicap sur la gauche du PS et d'autres estiment que la raideur de Martine Aubry ne lui permettra pas de rassembler suffisamment. Un troisième homme à la fibre plus sociale que DSK et au sourire plus diplomatique que le ton péremptoire de la première secrétaire pourrait séduire davantage.
Mais l'explication première découle, bien sûr, du parcours de Hollande lui-même. Il ne faut jamais oublier que tous ceux qui l'ont approché de près, depuis ses camarades de promotion de l'ENA où figurait un certain Dominique de Villepin, jusqu'à Bernadette Chirac en Corrèze, Jacques Delors et Lionel Jospin à Paris, ont de lui l'image d'un esprit très brillant. A quoi il faut ajouter que, en onze ans de direction du PS, il s'est acquis dans toutes les provinces de solides amitiés. Qu'enfin et surtout c'est un homme qui travaille ses dossiers et qui s'exprime rarement à la légère. Les Français le constatent et les sondages s'en ressentent. A suivre...
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