dimanche 10 avril 2011
Nicolas Hulot, quinze minutes pour convaincre
L’animateur lancera sa candidature à la présidentielle, mercredi, en Seine-Saint-Denis. Il compte sur sa popularité pour distancer sa rivale Eva Joly et contraindre les Verts à le désigner au mois de juin.
Le grand plongeon dans la politique aura lieu mercredi matin. Nicolas Hulot se déclarera à Sevran, en banlieue parisienne. Quinze minutes pour convaincre les Français qu’il est le meilleur pour incarner "l’écologie des solutions". L’animateur d’Ushuaïa ne répondra pas aux questions des journalistes, n’ira pas dans un 20 Heures le soir même. Le lendemain, Hulot s’expliquera dans les colonnes du Nouvel Observateur, hebdo de gauche par excellence. Puis il ira à la rencontre des militants écolos, se fera connaître.
"Il ne veut pas mépriser les militants d’Europe Écologie", souligne son ami et futur directeur de campagne, Jean-Paul Besset, qui espère que le paysage écolo se transformera après cette entrée en politique du chouchou des sondages. Car Eva Joly est déjà en campagne pour l’investiture d’Europe Écologie-les Verts depuis des mois. La petite équipe d’hulotistes a cherché le lieu le plus propice à cette déclaration. Ce sera donc une ville pauvre de Seine-Saint-Denis dirigée par un écolo. "Sevran est un haut lieu de la souffrance sociale et de la désespérance, décrypte Besset. Nicolas y retournera après, hors caméra. Son discours de transformation sociale s’adresse aux gens qui souffrent".
Nicolas Hulot a rencontré Stéphane Gatignon, le maire de la ville. Passé du PC à Europe Écologie, Gatignon a été convaincu par l’ex-animateur de télé. "Ceux qui subissent le plus la crise écologique sont les plus pauvres. L’écologie doit s’articuler avec la justice sociale, confie Gatignon au JDD. Il faut un candidat écolo qui fasse des voix. Ça passe par lui, Eva ça n’a pas marché. Et qu’Hulot ne fasse pas sa déclaration dans un salon parisien, c’est plutôt bien". "Le risque, c’était que Nicolas fasse trop bobo, il fallait l’ancrer à gauche et l’ancrer dans l’écologie populaire", reconnaît un proche.
Hulot a rencontré des élus et des responsables associatifs de banlieue. Ce n’est pas du tout son monde, mais ces territoires perdus intéressent Hulot. "En banlieue, quand je dis Eva Joly, ils me répondent:“Qui ?”...Quand je dis Nicolas Hulot, ils me disent 'gel douche!'. Les gens le connaissent", affirme un des interlocuteurs d’Hulot. Sa popularité est son principal atout. Se traduira-t-elle en suffrages? "Sûrement pas, répond-on chez Eva Joly. C’est une illusion, sa popularité n’est pas une adhésion."
Qu’a-t-il à gagner, lui qui aime tant qu’on l’aime, à plonger dans la politique, à voir sa vie décortiquée, à se jeter dans la gueule de ces Verts coupeurs de têtes? Le sentiment d’être utile, disent ses proches. "Nicolas était au top de la popularité, il est au pied d’un destin. Il sait qu’il va en prendre plein la gueule, avoue son pote, Gérard Feldzer. Il faudra qu’il soit très entouré. Il va être critiqué pour son manque de professionnalisme en politique, mais il arrive avec une fraîcheur qui peut plaire."
Nicolas Hulot le répète lui même:"Je ne suis pas né écologiste, je le suis devenu." Et c’est ce message d’espoir qu’il veut développer. Selon Jean-Paul Besset, Hulot dira aux Français: "Je veux incarner cette possibilité d’en sortir. Je tiendrai un discours à l’opposé de tous les replis nationalistes. Aux angoisses et aux désespoirs profonds j’essaierai de trouver des solutions." Et après? "Nicolas ne fait pas ça par ambition personnelle, témoigne son ami Feldzer. Il ne va pas devenir président de la République tout de suite. Enfin, on ira quand même visiter pour voir s’il faut refaire les dorures!"
AU MOINS ON NE VERRA PLUS SA TRONCHE SUR TF1
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