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vendredi 4 février 2011

Ronald Reagan aurait 100 ans, sa mémoire saluée même dans le camp Obama

Plus de 30 ans après son élection, l'icone des conservateurs Ronald Reagan, qui aurait eu 100 ans cette semaine, reste peu critiqué y compris dans le camp de l'actuel président démocrate Barack Obama.
"Pourquoi Obama aime Reagan", titrait récemment (avec un coeur) le magazine Time en notant une certaine fascination de M. Obama pour son prédécesseur décédé en 2004 à l'âge de 93 ans.
En vacances à Hawaii fin décembre, M. Obama avait choisi parmi ses lectures une biographie de Ronald Reagan, président de 1981 à 1989. Peu après, lors de son discours sur l'état de l'Union, l'actuel occupant du Bureau ovale, a lancé quelques idées qui ne seraient pas pour déplaire à M. Reagan.
Acculé à la rigueur budgétaire en raison de déficits records et de la pression des conservateurs victorieux aux élections de novembre 2010, M. Obama a proposé un gel de cinq ans d'une partie des dépenses du budget de l'Etat fédéral.
Sur la fiscalité, il a également rejoint les héritiers du reaganisme en demandant au Congrès "d'abaisser le taux de l'impôt sur les sociétés pour la première fois en 25 ans".
Mais John Pitney, professeur de sciences politiques au Claremont McKenna College, rappelle que M. Obama s'est jadis prononcé "contre la philosophie de Reagan". En 1995, dans sa biographie "Rêves de mon père", le futur président critique violemment M. Reagan: "Je discourais sur la nécessité du changement. Du changement à la Maison Blanche, où Reagan et ses sous-fifres se livraient à leur sale besogne".
Nombre de démocrates sont pourtant réceptifs à l'influence de l'ex-président républicain, sa popularité, ses réalisations: tordre le cou à l'inflation, stimuler avec succès l'emploi et la croissance économique, malgré l'augmentation des dépenses militaires et du déficit budgétaire.
"Nos idées sur la politique étaient très différentes, mais je l'admirais pour son optimisme et sa foi inébranlable dans ce pays", a indiqué le numéro deux de la majorité démocrate du Sénat, Richard Durbin, jeudi parmi d'autres discours élogieux devant la chambre haute.
Dans une lettre à leurs collègues, les démocrates Dianne Feinstein et Jim Webb, membres de la commission sur le centenaire de Ronald Reagan au Sénat, qualifient son influence de "source d'inspiration pour le pays".
Plus à gauche, le ton est différent. "Nombre des politiques qu'il a engagées ont largement desservi la classe moyenne et les familles de travailleurs de ce pays", souligne auprès de l'AFP le sénateur indépendant Bernie Sanders.
Chez les républicains, il est difficile au Congrès, voire impossible de trouver un républicain qui rejette le bilan de Ronald Reagan, à commencer par les élus du "tea party".
La mouvance ultra-conservatrice a fait sienne la célèbre maxime de M. Reagan: "L'Etat n'est pas la solution à nos problèmes, l'Etat est le problème". Il est "une source d'inspiration pour le conservatisme", a confié à l'AFP le sénateur Jim DeMint, leader du "tea party" au Sénat.
Thomas Mann, expert en politique américaine au groupe de réflexion Brookings Institution déchiffre: "Les républicains le voient toujours comme leur président ayant eu le plus de réussite: étatisme limité, baisses d'impôts et posture ferme contre les menaces extérieures". Mais "en fait, il n'a pas limité la présence étatique et a signé nombre d'augmentations d'impôts", rappelle-t-il.
Cela n'empêche pas les élus plus jeunes comme le républicain Mark Kirk, 51 ans, fraîchement élu sur l'ancien siège de sénateur du président Obama, d'admirer M. Reagan. "Sous Reagan nous avons vaincu l'URSS et créé 35 millions d'emplois", dit-il à l'AFP.

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