TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

vendredi 4 février 2011

Pour une entreprise, se mondialiser sans risque, c'est possible

Danone s'est fixé pour mission d'apporter la santé par l'alimentation au plus grand nombre. Notre portefeuille produit, de l'alimentation infantile et médicale à l'eau et aux produits laitiers frais, reflète cette double aspiration de nourrir nos consommateurs tout en contribuant à leur santé. Notre portefeuille géographique porte, lui, notre aspiration à atteindre le plus grand nombre. En dix ans, la géographie du groupe s'est profondément modifiée : la France est passée de 24 % de nos ventes à 11 %, l'Europe de l'Ouest, qui représentait près de 80 % de nos ventes, pèse aujourd'hui moins de 40 %. A contrario, les pays émergés - plus qu'émergents -représenteront en 2011 plus de 50 % de notre chiffre d'affaires. Etonnamment, cette internationalisation ne se traduit pas par des risques de change massifs.
D'un point de vue transactionnel d'abord : l'accès aux matières premières, le coût de ces dernières et de leur transport, la structure de la concurrence, la proximité du consommateur nous ont amenés à dessiner une structure faite de filiales qui se fournissent, produisent et vendent localement ; la part de nos achats effectués autrement qu'en monnaie locale dépasse rarement 20 %, et concerne surtout les matériaux d'emballage. De ce fait, seuls des mouvements de devises forts et soudains peuvent s'avérer gênants : par exemple, la dévaluation de la roupie indonésienne de plus de 50 % en 1997. Ces observations sont également valables pour les matières premières, le lait en particulier, qui par leur poids sont plus importantes encore que les devises.
Tant pour les devises que pour les matières, nous disposons aujourd'hui d'outils efficaces : en premier lieu, fixer les paramètres sur une durée déterminée - via des couvertures ou autres mécanismes contractuels -qui nous donne le temps d'ajuster nos actions ; deuxièmement, générer de la productivité pour absorber des surcoûts éventuels - en optimisant nos process, en travaillant avec nos fournisseurs ; troisièmement, accroître encore la localisation de nos coûts : déconcentrer les structures décisionnelles ou mutualisées, les rapprocher de nos opérations ; enfin, et enfin seulement, ajuster nos prix de façon compétitive, c'est-à-dire afin que le prix relatif de nos produits reflète toujours leur valeur relative pour le consommateur ; le programme « reset » que nous avons mené en 2009 nous permet ainsi d'être aujourd'hui dans une position favorable par rapport aux problématiques de devises et d'inflation matières.
Mais le niveau et la fluctuation des devises concernent également la gestion de notre portefeuille d'activités : nos agrégats financiers résultent de la conversion en euro des résultats enregistrés dans nos nombreux pays d'activités. Les variations de change ont donc un effet réel sur les résultats consolidés du groupe. Là encore, nous disposons d'outils : d'une part, l'effet portefeuille ; nos plus gros pays, la France et la Russie, représentent aujourd'hui chacun 11 % de notre chiffre d'affaires, les Etats-Unis ou l'Espagne 8 %, le Mexique, le Royaume-Uni ou l'Indonésie 5 %, la Chine ou l'Argentine 4 %. Dans un monde de moins en moins marqué par la bipolarité euro-dollar, et par l'émergence de devises telles que le yuan chinois ou le real brésilien, cette dispersion limite l'impact des évolutions - fussent elles marquées -de telle ou telle devise. En complément, nous avons recours de manière croissante à la gestion dite « ALM », qui consiste à structurer notre passif en fonction de notre actif. Ainsi, une partie de notre dette est aujourd'hui en dollar américain, en yuan chinois, ou en rouble russe, et toute perte de valeur d'un actif dans cette devise ou des revenus qui lui sont attachés se traduit par une diminution - certes moindre -de la valeur de la dette et des coûts qui lui sont attachés. Cet outil, qui s'appuie pour une large part sur l'utilisation de produits dérivés, permet de limiter encore les conséquences du change sur nos indicateurs.
De par sa mission, son organisation, son exposition, un groupe comme Danone est donc peu sensible aux forces ou faiblesses relatives de telle ou telle devise. Il l'est davantage au coût des matières premières, et davantage encore à la volatilité des devises ou des matières. Des outils ont été mis en place pour limiter l'impact de cette volatilité sur le développement et les résultats de Danone. Elle doit néanmoins être combattue, car elle nuit à la réalisation de notre mission, et au développement économique et social de la planète.

0 commentaires: