TOUT EST DIT

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vendredi 4 février 2011

Les envoyés spéciaux, cibles des partisans de Moubarak

Peu inquiétés lors de la chute de Ben Ali en Tunisie, les envoyés spéciaux des médias français sont a contrario devenus des cibles en Egypte, victimes de violences, voire de "lynchages", de la part des partisans du président Moubarak qui les accusent de déstabiliser le régime.
Autre problème, l'arrestation de reporters par l'armée ou par des civils armés. Une équipe de trois journalistes de TF1 a été arrêtée jeudi matin par des civils armés et conduite vers un lieu indéterminé. "Ils n'ont a priori pas subi de violences (...) Nous n'arrivons plus à les joindre sur leur portable depuis la mi-journée", a déclaré Catherine Nayl, directrice de l'information.
En revanche, trois journalistes de France 24 qui avaient été interpellés mercredi ont été libérés jeudi en fin de journée, a annoncé la chaîne d'infos. Un journaliste d'Arte, arrêté jeudi à un barrage militaire, a également été relâché quelques heures plus tard, a indiqué la chaîne franco-allemande.
De son côté, la ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, a condamné "fermement les incidents inacceptables" au cours desquels des journalistes ont été pris à partie, agressés et arrêtés en Egypte, dans une déclaration publiée jeudi soir.
Mercredi, alors que la situation commençait à devenir extrêmement tendue au Caire, des équipes de France 2 et de BFM TV, notamment, ont été violemment prises à partie. Depuis, toutes les rédactions ont demandé à leurs équipes de redoubler de vigilance et de ne sortir de leur hôtel qu'en cas de nécessité.
"La télévision publique égyptienne a désigné les journalistes étrangers comme responsables de ce qui se passe, c'est une sorte d'appel au lynchage, non déguisé", a expliqué Thierry Thuillier, directeur des rédactions de France Télévisions.
"Ils sont des témoins gênants, on assiste à un tabassage systématique des journalistes étrangers", a-t-il insisté, ajoutant: "La consigne c'est l'extrême prudence tout en souhaitant qu'on puisse faire notre boulot".
A BFM TV, trois journalistes qui tournaient dans un marché "ont été tabassés pendant un quart d'heure, à coups de bâton, de poings, de pieds", a expliqué Guillaume Dubois, directeur général de la chaîne info.
"Ils ont été exfiltrés par un convoi de l'armée qui passait par là, puis ils ont passé neuf heures dans une caserne avant d'être reconduits à leur hôtel. Ils ont été vraiment choqués", a-t-il poursuivi. Ces trois journalistes devaient rentrer en France jeudi, une autre équipe de BFM demeurant sur place. "On réfléchit, en fonction de l'évolution de la situation, à renvoyer une nouvelle équipe", a précisé Guillaume Dubois.
A i-Télé, les envoyés spéciaux ont été "menacés, insultés, mais il n'y pas eu d'acte de violence physique", selon Albert Ripamonti, directeur de la rédaction. "Un de nos journalistes a raconté que, même sans caméra, le seul fait d'être occidental suffisait pour être pris à partie".
"J'ai été attaqué par des citoyens normaux qui faisaient la queue devant un distributeur de billets, j'ai dû me débarrasser de deux cartes pour sauver ma peau et celle du chauffeur. Un policier présent sur les lieux a réussi à calmer les gens", a témoigné en écho un photographe de l'AFP.

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