TOUT EST DIT

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vendredi 18 février 2011

Le retour médiatique attendu de Dominique Strauss-Kahn

Présent à l'occasion de la réunion du G20 qui se déroule aujourd'hui et demain à Paris, le directeur général du FMI, dont les socialistes regrettaient le silence la semaine dernière encore, sera très présent dans les médias jusqu'à la fin du week-end.
 Les militants, les sympathisants, et le « peuple de gauche » voulaient - disent ses proches -des signaux positifs de Dominique Strauss-Kahn. Ce week-end, il s'apprête à les multiplier. A sa manière. Le patron du FMI, qui sera la grande vedette de la réunion des ministres des Finances du G20 qui s'ouvre aujourd'hui à Paris, répondra aux questions de France 2 dimanche soir. Et accordera un long entretien au « Parisien » et à ses lecteurs, publié lundi au plus tard. Une formule qui permet au candidat de plus en plus probable aux primaires socialistes de s'adresser à un électorat populaire et de réaliser un exercice proche de celui de Nicolas Sarkozy, il y a une semaine, sur le plateau de TF1. «  Il va camper au fusain quelques traits : patience, pondération, écoute, assure un strauss-kahnien.  Une contre-image de Nicolas Sarkozy en quelque sorte. »
Affaibli par les affaires à répétition qui ont marqué ces derniers jours les numéros un et trois de son gouvernement, l'actuel locataire de l'Elysée va en tout cas devoir lutter pour que le « retour » momentané de Dominique Strauss-Kahn n'éclipse pas totalement la réunion du G20. Surtout que l'ancien ministre des Finances est redevenue, dans le dernier sondage Ifop, la personnalité préférée des Français devant Nicolas Hulot . C'est aussi cette semaine qu'est sorti en librairie un livre très laudateur sur son action à la tête du Fonds monétaire international (1).

Confortable « entre-deux »

Son plan de communication est un modèle du genre. Tout a commencé la semaine dernière par une petite phrase d'Anne Sinclair. Son mari étant tenu par son poste au devoir de réserve, l'ancienne journaliste avait rompu le silence en indiquant dans l'hebdomadaire « Le Point » qu'elle ne souhaitait pas qu'il fasse un second mandat à la tête du FMI. C'est la seconde fois que les communicants qui entourent Dominique Strauss-Kahn lui suggèrent de procéder ainsi. Mi-novembre, Anne Sinclair avait également déminé le terrain avant que son mari ne s'exprime. Cette fois, c'était sur le plateau de Canal+. 
Un adversaire politique l'a peut-être aussi involontairement aidé :  Christian Jacob, qui a fait dimanche dernier, des déclarations assez peu amènes sur DSK. Malgré lui, le chef de file des députés UMP a créé une vaste polémique qui, plutôt que de déstabiliser le patron du FMI, a contribué à l'ancrer dans le paysage national. Alors même que son talon d'Achille est, au contraire, d'être loin des Français.
Même s'il s'exprime essentiellement sur l'économie mondiale lors de ses deux sorties médiatiques, Dominique Strauss-Kahn aura du mal à esquiver les questions de politique intérieure. «  On sait deux choses : premièrement, il ne va pas annoncer sa candidature et, deuxièmement, il ne va pas obtempérer à Christine Lagarde qui souhaiterait qu'il reste à Washington, s'amuse un membre de son équipe.  Il restera entre les deux. » Reste à savoir combien de temps il pourra rester dans cet « entre-deux » confortable.

(1) « DSK au FMI, enquête sur une renaissance », de Stéphanie Antoine, éditions du Seuil.

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