lundi 28 février 2011
La fronde des psychiatres contre Sarkozy
Selon Libération, une pétition contre un projet de loi qualifié de "sécuritaire" sur les soins psychiatriques, qui prévoit notamment la possibilité de soigner des patients sous contrainte, a recueilli près de 10.000 signatures.
La révolte gronde au sein du petit monde de la psychiatrie. En cause : un projet de loi, adopté à la demande de Nicolas Sarkozy après le meurtre d'un étudiant à Grenoble par un malade mental en fuite, en 2008. Il prévoit notamment la possibilité de soigner des patients sous contrainte, même quand ils ne sont pas hospitalisés. L'hospitalisation d'office est également remplacée par les "soins sans le consentement sur décision du représentant d'Etat". Lors de l'hospitalisation contre son gré d'un patient est instaurée une période de trois jours pendant laquelle le patient est retenu, diagnostiqué et traité.
Une pétition contre ce projet qualifié de "sécuritaire" sur les soins psychiatriques a recueilli en quelques jours près de 10.000 signatures, affirme Libération. Cette pétition, lancée jeudi par le Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire, appelle à manifester le 15 mars devant l'Assemblée nationale, jour où les députés commenceront à débattre du projet de loi qui a été adopté le 26 janvier en conseil des ministres.
Le texte est signé par de personnalités comme Stéphane Hessel, Edgar Morin, des psychanalystes comme Jean Oury, Caroline Eliachef, Catherine Dolto ou Elisabeth Roudinesco, et des hommes politiques PS, PC ou Verts, des syndicalistes et des magistrats, selon Libération. Selon le Collectif des 39, "dans ce dispositif, seul le trouble à l'ordre public est pris en compte". "Il détourne la fonction des soignants vers une orientation de dénonciation, de rétention, de 'soins' sous contrainte et de surveillance", dénonce notamment l'appel.
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