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lundi 28 février 2011
Chine: malgré la police, nouveaux appels à des "rassemblements du jasmin"
Les forces de sécurité chinoises ont beau empêcher par la force tout début de contestation dans la rue, allant jusqu'à brutaliser les journalistes étrangers, un nouvel appel à des "rassemblements du jasmin" a été lancé lundi sur l'internet.
Les organisateurs, toujours anonymes, d'une campagne antigouvernementale sur l'internet ont appelé lundi à des rassemblements dimanche prochain dans un message posté sur Facebook, Twitter et d'autres réseaux étrangers.
"D'après les retours que nous avons reçus, le 27 février, le mouvement s'est propagé à 100 villes, dépassant largement notre attente initiale de 27 villes", dit le texte, appelant à une nouvelle "marche" de protestation dimanche 6 mars.
Les auteurs du texte appellent "tous ceux qui souffrent d'injustice", notamment "les intellectuels, les diplômés au chômage, les chrétiens, les membres (de la secte) du Falungong, les personnes expropriées et la jeune génération" à protester. Les mystérieux "organisateurs de la révolution chinoise du jasmin" promettent de "faire connaître leur identité en temps voulu".
Dimanche, apparemment personne n'a bravé les policiers déployés en masse, ni à Pékin, Shanghai et ailleurs.
Dans la capitale, des centaines de policiers en uniforme et des centaines d'autres en civil, parfois acompagnés de chiens policiers, ont fait une démonstration de force rue Wangfujing --endroit du ralliement-- restreignant l'accès et empêchant sans ménagement les journalistes, surtout les vidéastes et photographes, de travailler. Une douzaine de journalistes ont été embarqués au poste de police.
Un journaliste de Bloomberg News a été roué de coups par au moinq cinq hommes de la sécurité en civil alors qu'il tentait de filmer et a dû recevoir des soins à l'hôpital, a annoncé lundi le groupe de presse américain, sans préciser la gravité de ses blessures.
L'ambassade des Etats-Unis a qualifié les brutalités contre la presse étrangère en Chine d'"inquiétantes".
"Nous appelons le gouvernement chinois à respecter les droits des journalistes étranger à informer sur la Chine et demandons instamment à la Sécurité publique d'assurer la sécurité de toute personne victime de harcèlement ou intimidation", a déclaré le porte-parole de l'ambassade, Richard Buangan. "Nous appelons aussi la Chine à respecter les libertés fondamentales reconnues dans le monde, y compris la liberté d'expression", a-t-il ajouté.
Le Club des correspondants de presse étrangers en Chine (FCCC, organisation "illégale" pour Pékin) s'est dit "outré" par l'agression d'un journaliste "qui essayait de faire son travail". Dans un communiqué, le FCCC "appelle le gouvernement chinois à assurer la sécurité physique de tous les journalistes travaillant en Chine".
La sécurité était très forte également à Shanghai dimanche ou plusieurs personnes ont été embarquées par la police sans qu'on sache si elles manifestaient.
Face aux révoltes du monde arabe, les autorités chinoises sont visiblement très nerveuses à l'idée d'une contagion et déterminées à tuer dans l'oeuf toute protestation. Les reportages télévisés sur la Chine ont été censurés sur CNN et TV5 notamment, laissant la place à un écran noir.
La municipalité de Pékin avait appelé les médias étrangers en fin de semaine, leur demandant de soumettre des demandes d'autorisation pour toute interview et, dans certains cas, de ne pas chercher à se rendre rue Wanfujing, principale artère commerciale de Pékin, non loin de la place Tiananmen.
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