TOUT EST DIT

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lundi 28 février 2011

Sarkozy justifie le remaniement par les "bouleversements" du monde arabe

Sans doute une première : Nicolas Sarkozy a annoncé lui-même, dans une courte allocution prononcée dimanche 27 février, les principaux changements au sein du gouvernement. Ceux-ci correspondent à ce qu'annonçaient les médias ces dernières heures.

Malgré la tentative du chef de l'Etat d'expliciter ce remaniement par les révolutions dans le monde arabe, celui-ci correspond surtout à des changements de personnes. Et en premier lieu à la nécessité de faire sortir Michèle Alliot-Marie du jeu gouvernemental. Il ne marque pas de changement de politique majeur. Dans son discours d'accompagnement, Nicolas Sarkozy a insisté sur le thème de la sécurité, un domaine qui ne sera désormais plus suivi par brice Hortefeux mais le plus proche lieutenant du président, Claude Guéant. Pour Ségolène Royal, le chef de l'Etat est "contraint, sous la pression, de limoger dans l'urgence" des ministres qui "n'ont fait qu'obéir à ses ordres". Marine Le Pen joue dans le même registre, estimant que "la politique étrangère ce n'est ni Alliot-Marie ni Alain Juppé, c'est Nicolas Sarkozy". 

Alain Juppé reprend le Quai d'Orsay. C'était le grand favori, il obtient le poste sans surprise. Alain Juppé passe de la défense aux affaires étrangères, un poste qu'il a déjà occupé de 1993 à 1995. Michèle Alliot-Marie a dû se résoudre à démissionner à contre-coeur. Nicolas Sarkozy, lors de son allocution, n'a pas eu un mot pour sa ministre démissionnaire.
>> Lire : La descente aux enfers de MAM
Alain Juppé bénéficie d'une forte aura à ce poste, qu'il aurait pu obtenir en novembre lors du précédent remaniement. Mais il avait alors exigé d'avoir les coudées franches par rapport à l'Elysée. On peut supposer que les mêmes exigences ont, cette fois, été satisfaites. Reste à voir comment Alain Juppé incarnera cette fonction et s'il saura y faire preuve d'autonomie.
Gérard Longuet passe à la défense. Il faisait partie des aigris du remaniement de novembre 2010, à qui on avait promis un poste sans qu'il l'obtienne au final. Il peut se réjouir. Le président du groupe UMP au Sénat, retrouve donc un portefeuille. De filiation libérale, après une jeunesse passée au sein du groupuscule d'extrême-droite "Occident", Gérard Longuet fut ministre de l'industrie sous Edouard Balladur.
Il a aussi connu les foudres de la justice. Mis en examen dans le cadre du financement occulte du parti républicain (PR), il bénéficie de la loi d'amnistie de 1990 et obtient un non-lieu. Il sera relaxé deux fois dans deux autres affaires. Connu pour son franc-parler, Gérard Longuet avait multiplié les prises de position iconoclastes, estimant par exemple qu'il fallait "choisir" entre les 35 heures et sortie de l'euro. Sa nomination semble plus dictée par des considérations d'équilibre politique au sein de la majorité que par l'intérêt du sénateur pour les questions de défense.
Claude Guéant obtient l'intérieur. Signe de fébrilité à l'approche de 2012 ? Nicolas Sarkozy a choisi de se séparer de Brice Hortefeux pour faire entrer Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée et homme de l'ombre du chef de l'Etat, place Beauvau.
Une nomination qui sonne comme une volonté de reprendre la main sur les questions de sécurité, alors que les sondages indiquent que Nicolas Sarkozy est perçu comme moins crédible sur ces thématiques, qui sont pourtant pour beaucoup dans cette élection.

Brice Hortefeux n'est plus ministre. Brice Hortefeux, fidèle d'entre les fidèles, perd son poste quatre mois à peine après l'avoir obtenu. Le ministre, déjà condamné par deux fois par la justice pour ses propos sur les "auvergnats", mais aussi pour atteinte à la présomption d'innocence, deux condamnations pour lesquelles il a fait appel, devra de nouveau faire face à la justice prochainement. Dégagé de son poste ministériel, on peut imaginer qu'il jouera, dans son nouveau poste de conseiller politique du président, un rôle dans la préparation de la campagne de 2012.
Patrick Ollier reste ministre. Le ministre des relations avec le Parlement, compagnon de Michèle Alliot-Marie, avait également été mis en cause pour son voyage en Tunisie fin décembre. Ses amitiés avec le régime libyen de Kadhafi lui ont valu des critiques.
Vendredi, il assurait encore que si Michèle Alliot-Marie quittait le gouvernement, il partirait aussi. Il est finalement resté à son poste.

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