TOUT EST DIT

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lundi 28 février 2011

Alain Juppé, retour en grâce

Alain Juppé reprend le Quai d'Orsay. Une forme de retour aux sources pour l'ancien premier ministre. C'est à la tête de ce même ministère qu'Alain Juppé s'était forgé une popularité, lors du gouvernement Balladur, entre 1993 et 1995.
Depuis, il a été premier ministre, a connu l'impopularité à la suite des mouvements sociaux de 1995, qui ont conduit Jacques Chirac à dissoudre l'Assemblée, précipitant la cohabitation avec le gouvernement Jospin. Alain Juppé, lui, tombait au même moment dans la spirale des affaires liées au RPR. Une phase difficile, qui l'oblige à se recentrer sur sa ville, Bordeaux.
Alain Juppé est un miraculé. En 2004, il est condamné à 18 mois avec sursis dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris, une peine assortie de dix dans d'inéligibilité, équivalant à une peine de mort politique. La cour d'appel commue l'année suivant cette peine à un an, ce qui sauve le maire de Bordeaux.
JUPPÉ L'ÉCOLO
Mais ce dernier décide de prendre du champ, et part vivre à Montréal, au Québec. Ecarté de la vie politique nationale, il se transforme en "sage" de la droite, distillant depuis son blog avertissements et avis plutôt écoutés.Il développe également un intérêt pour les questions d'écologie.
Alain Juppé revient sur le devant de la scène en 2007. Rallié à Nicolas Sarkozy, il obtient le "grand ministère" dont il rêvait, celui de l'écologie, du développement durable et de l'environnement. Mais la malédiction politique le poursuit : Nicolas Sarkozy a demandé à ses ministres d'être candidats aux législatives, et conditionné leur maintien au gouvernement à leur victoire à cette élection. Alain Juppé échoue. Avec 49 % des voix, il perd face à la socialiste Michèle Delaunay.
Comme promis, il quitte donc le gouvernement et assure qu'il se consacrera désormais uniquement à sa ville. Ce qui lui vaut d'être largement réélu l'année suivante à la mairie de Bordeaux. Nicolas Sarkozy, conscient de l'aura de M. Juppé au sein de l'UMP, lui confie des missions et des réflexions, notamment avec Michel Rocard sur le grand emprunt. Alain Juppé profite de cette liberté pour dispenser ses avis et ses critiques, sur le bouclier fiscal ou la politique sécuritaire.
UNE PRISE DE CHOIX
En 2010, alors que Nicolas Sarkozy cherche à marquer un changement avec notamment un nouveau gouvernement de "poids lourds", Alain Juppé constitue une prise de choix. Selon certaines sources, l'ancien premier ministre se voit proposer le Quai d'Orsay, mais pose des conditions d'autonomie qui ne sont pas acceptées. Le voilà donc à la défense, où il remplace le centriste Hervé Morin.
Quelques mois plus tard, la nomination du ministre aux affaires étrangères apparaît donc comme naturelle pour y remplacer Michèle Alliot-Marie. Et Alain Juppé, qui fait figure de recours à droite, peut se réjouir. Lui qu'on disait mort politiquement en 2004 est devenu un incontournable à l'UMP.

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