TOUT EST DIT

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lundi 31 janvier 2011

Nicolas Sarkozy au sommet de l'UA en pleine crise égyptienne

L'ombre des crises égyptienne, tunisienne et ivoirienne a plané dimanche sur la visite éclair du président Nicolas Sarkozy à Addis-Abeba, où il était venu chercher le soutien de l'Afrique à la présidence française du G20.
Invité d'honneur du sommet de l'Union africaine, il a certes invité les dirigeants de ses 53 pays participants à faire entendre leur voix dans les instances internationales pour obtenir des pays riches la mise en place "à la fin de l'année" de financements innovants pour tirer les pays pauvres du sous-développement.
"Si vous les Africains vous voulez les financements innovants, vous avez la force de les imposer", leur a-t-il lancé.

Le président français a réaffirmé qu'une taxe sur les transactions financières serait à ses yeux le meilleur de ces financements innovants et que la France était prête à mettre ceux-ci en oeuvre même si d'autres pays ne la suivaient pas.
Il a de nouveau dénoncé le "scandale" de la volatilité excessive des prix des produits agricoles et de la spéculation sur ses marché, "qui provoquent des émeutes de la faim".
Il a mis au défi le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, de réformer cette année le Conseil de sécurité de l'Onu pour y faire une plus grande place à l'Afrique.
Il a dit sa conviction que l'Europe et l'Afrique devrait de plus en plus adopter des positions politiques communes - "Bien sûr, il y a eu la colonisation, bien sûr il y a des désaccords, mais aujourd'hui la géographie nous réunit."
Mais il a également consacré une large part de son discours aux crises qui focalisent l'attention des dirigeants africains réunis dans la capitale éthiopienne.
En Egypte, une situation quasi-insurrectionnelle déstabilise le régime du président Hosni Moubarak, quinze jours après la chute de son homologue tunisien Zine Ben Ali sous la pression de la rue, qui a déclenché une onde de choc dans les autres pays d'Afrique du Nord.
Tous les orateurs ont évoqué cette situation et celle de la Tunisie. "Nous devons écouter la voix des peuples", a ainsi déclaré Ban Ki-moon. "Le vent de l'histoire souffle partout en Afrique."
Quelques minutes plus tard, Nicolas Sarkozy estimait qu'à l'heure d'internet, qui a joué un rôle important dans le déclenchement des mouvements de protestation en Tunisie et en Egypte, il fallait envisager de gouverner différemment.
"Les nouveaux moyens de communication font de la terre un village (...) Vous comme moi nous devons en tenir compte dans notre façon de gouverner", a-t-il dit à l'adresse des dirigeants africains présents.
Il a par ailleurs apporté le "soutien résolu" de la France aux efforts de l'UA et de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) pour régler la crise provoquée en Côte d'Ivoire par le refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir à Alassane Ouattara, reconnu par la quasi-totalité de la communauté internationale comme le nouveau président élu.
L'UA a annoncé vendredi la création d'une commission de chefs d'Etat chargée de résoudre la crise ivoirienne et dont les décisions, contraignantes, seront rendues d'ici un mois.
Nicolas Sarkozy a enfin voulu adresser un message d'espoir aux dirigeants africains présents.
"L'Afrique est la jeunesse du monde au moment où tant de pays font face au vieillissement. Votre marché intérieur est en pleine expansion, votre sol et votre sous-sol sont riches, tout est réuni pour le décollage économique du continent africain", a-t-il dit.
"Votre échec serait notre drame, votre succès sera notre opportunité, nos destins sont liés", a-t-il ajouté. "Le G20 a adopté à Séoul un plan d'action ambitieux pour le développement. Mon premier devoir (de président du G20) sera de le mettre en oeuvre."

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