En désignant Omar Souleimane, âgé de 75 ans, le raïs a voulu s'offrir une assurance. S'il était dans l'incapacité de diriger le pays, le vice-président prendrait les commandes du pays. Depuis quelques années déjà, le nom de Souleimane circule pour succéder à Moubarak. C'est que le chef du renseignement égyptien est l'homme fort du pays.
Son ascension, il la doit à Moubarak qui lui confie, en 1991, la direction des services des renseignements généraux. Mais ce sont des événements dramatiques qui scelleront définitivement l'amitié entre les deux hommes. Le 21 juin 1995, Souleimane sauve la vie du président lors d'un sommet à Addis Abeba, en Éthiopie, au moment où des tireurs d'élite de Gamaat al-Islamiya tirent sur le cortège officiel. Au cours de l'été 1997, le chef du renseignement réclame un renforcement de la police près des sites touristiques. Le ministre de l'Intérieur ne donne pas suite. Le 17 octobre de la même année, l'attentat de Louxor fait 62 victimes. Souleimane avait bien senti le danger : Moubarak lui accorde toute sa confiance.
Aujourd'hui, Moubarak fait appel à Souleimane tandis que la fureur populaire s'abat sur l'Égypte. Le tout nouveau vice-président a pour mission de rétablir le calme à travers le pays. Il doit également entreprendre avec le nouveau gouvernement les réformes réclamées par les manifestants. S'il lui est impossible, en quelques jours, de mettre fin au problème du chômage ou à celui de la misère, il pourrait élargir le champ de la démocratie en modifiant certains textes constitutionnels. Cela rétablirait l'égalité entre tous les citoyens. Ce serait une nouvelle Égypte.
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