TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

lundi 31 janvier 2011

La révolte des banquiers

T rop c'est trop ! » C'est un véritable cri du coeur qu'a poussé à Davos le patron de JP Morgan, disant tout haut ce que beaucoup de ses confrères pensent tout bas. Alors que les régulateurs estiment qu'il leur reste beaucoup à faire pour éviter que le cauchemar de la crise financière ne se répète, nombre de patrons d'établissement de crédit considèrent, en effet, que les dispositifs réglementaires déjà arrêtés sont largement suffisants. Que la coupe est pleine. Début janvier, Bob Diamond, de Barclays, ne disait pas autre chose, lorsqu'il affirmait que le temps des remords était révolu.

De fait, l'environnement réglementaire de la profession a considérablement changé depuis 2007. Les exigences de fonds propres en particulier ont été relevées de manière drastique et certaines des activités les plus risquées ont été bannies de la sphère bancaire. Dans ces conditions, l'idée que l'on puisse augmenter sensiblement les coussins de liquidité ou imposer des réserves supplémentaires aux plus grandes banques est intolérable vu de Wall Street ou de la City.

D'autant que, dans le même temps, les fonds spéculatifs ne sont eux entravés par aucune des limites imposées aux banques de marché en termes d'activité ou de rémunération. Résultat, les « hedge funds » sont désormais en mesure d'attirer les meilleurs traders et de prospérer en toute discrétion. Bref, de changer d'échelle. A tel point qu'ils pourraient à terme constituer des rivaux de taille pour l'industrie bancaire.

On comprend mieux que les dirigeants de Goldman Sachs ou de Deutsche Bank s'alarment tout à coup des risques systémiques que pourraient représenter à l'avenir les plus grands de ces fonds. On aurait toutefois tort de se contenter d'en sourire. Car s'il est exagéré de dire que les « flibustiers » de la finance, comme les a baptisés l'ex-conseiller du président Obama, Larry Summers, ont échappé à toute évolution réglementaire, le régime qui leur est imposé ressemble beaucoup à la « light touch » appliquée à de nombreuses banques avant la crise. C'est dire si ces dernières savent de quoi elles parlent lorsqu'elles brandissent la menace systémique concernant les plus grands d'entre eux.

0 commentaires: