lundi 31 janvier 2011
Hosni Moubarak
Le président de la République d'Egypte a échappé par le passé à six attentats, mais il risque de lui être plus difficile encore de ressortir indemne de l'actuelle explosion de colère de ses concitoyens. L'usure du temps n'est pas sans conséquence pour le raïs, quatre-vingt-deux ans, arrivé au pouvoir à l'époque où François Mitterrand entrait à l'Elysée. Cet ex-pilote militaire, devenu ministre de la Défense à la veille de la guerre de 1973 contre Israël, réclame régulièrement l'onction du suffrage universel depuis qu'il a pris les commandes du pays après l'assassinat d'Anouar el-Sadate, à l'occasion duquel il fut lui-même blessé. Il a recueilli un écrasant 88,5 % des voix lors du dernier plébiscite, il y a cinq ans. C'est moins toutefois à une popularité inconditionnelle parmi ses concitoyens que le chef du Parti national démocratique doit sa longévité politique qu'au soutien indéfectible de l'armée. Fort de cet appui, le fils d'un petit fonctionnaire de Kafr el-Meselha, un village du delta du Nil qui donna avant lui quatre ministres à l'Egypte, a pu tenir jusqu'à ces derniers jours son pays d'une main de fer. Son âge et le cancer de l'estomac dont, selon la rumeur, il est atteint, avaient néanmoins incité ce père de deux garçons à préparer son cadet, Gamal, à prendre la relève. Mais le peu d'atomes crochus entre l'héritier et les militaires tout comme l'hostilité de la rue risquent désormais de contraindre le « Pharaon » à réviser ses plans dynastiques.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire