Socialiste sous Mitterrand, libéral sous Sarkozy, et génie autoproclamé sous tous les régimes. Ainsi se pose Jacques Attali, conseiller des princes à veste réversible.
Au rythme de ses “propositions”, rarement suivies d’effets, on mesure le poids de l’intellectuel engagé. Celui-ci vous pond un livre ou un “rapport” à la vitesse de la lumière, ne supportant pas de demeurer dans l’ombre.
Sa dernière sortie, passant par le blog, le remet sur le devant de la scène. L’ex-gestionnaire de la Banque européenne, aussi contesté qu’éphémère, a fait ses comptes. Résultat ? La cigarette provoque plus de morts que le Médiator, il convient donc de l’interdire. Arrachons les champs de tabac, prohibons l’herbe à Nicot! Le fumeur est un être déraisonnable qui brave le danger au nom d’un plaisir égoïste. On le taxe, on l’informe, on l’avertit gentiment ; il persiste à s’en griller une, en prenant des airs satisfaits.
C’est trop pour M. Attali, qui pense la modernité et se préoccupe du bonheur des peuples. En ayatollah éclairé, il impose le salut public par la contrainte. Pourquoi ne pas systématiser son raisonnement ? Tout ce qui tue davantage qu’un mauvais médicament doit disparaître. Les armes, bien sûr, mais aussi la vigne, les voitures, les avions et l’électricité… L’homme se retrouvera dans le noir, inoffensif et immobile, enfin débarrassé de son plus lourd fardeau : la liberté. Il pourra alors relire, à la bougie, les œuvres complètes de l’immense philosophe des salons élyséens.
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