Une salle de bains truffée de capteurs, des robots qui ont le sens de l'humour, ou un appartement entier intégrant la réalité augmentée. Telle est la vision du futur des nouvelles technologies, selon une présentation de Microsoft, jeudi 10 février au Palais des Congrès de Paris, devant une salle comble.
Première innovation : la salle de bain, dotée d'un"miroir magique" capable de reconnaître celle qui se présente devant lui, et surtout d'une brosse à dents dotée de capteurs. Au bout de quelques secondes, l'ordinateur embarqué dans la salle de bain est formel : glycémie trop élevée. Et un médecin de surgir immédiatement en visioconférence, pour prescrire un nouveau traitement. "Une médecine plus moderne, plus active, plus participative, plus préventive", assure le visiteur du futur. L'intervenant évoque aussi la possibilité d'anticiper des pics d'épidémie, en collectant les données de l'ensemble des patients, des données qui seront "préalablement anonymisées".
UNE RÉALITÉ TRÈS AUGMENTÉE
Lors de la présentation, c'est le robot Nao d'Aldebaran Robotics qui tient le rôle de comique de service. "Je ne suis pas stupide comme R2D2", le robot de La Guerre des étoiles, assure la machine, à l'issue d'une conversation surréaliste, mais presque cohérente, avec les intervenants sur scène. Pour les concepteurs, ce robot intelligent pourrait servir à garder un œil sur ses enfants, ou fournir une assistance aux personnes dépendantes.
Pour faire ses courses, la ménagère du futur pourra également compter sur les innovations technologiques, telles que des "magasins virtuels" accessibles depuis des bornes, dans lesquels le consommateur peut se promener simplement, d'un mouvement de la main. De telles devantures virtuelles, permettant par exemple de choisir un modèle personnalisé de chaussures, existent déjà, mais nécessitent encore des capacités de traitement des données importantes. "Avec la loi de Moore, de tels systèmes pourraient bientôt devenir peu coûteux", souligne Stéphane Nègre, PDG d'Intel, présent à la manifestation.
Microsoft assure enfin que la réalité augmentée ou que le dispositif Kinect, qui permet de jouer sans manette, n'en sont pour l'instant qu'à leurs balbutiements. Avec le projet Skin Put de Microsoft Reasearch, c'est le corps tout entier qui devient une interface. Doté d'un capteur, l'utilisateur peut s'adonner à une partie de Tetris, ou activer, par des mouvements de doigts, un menu apparu
directement sur son avant-bras. Le projet Light Space promet quand à lui de rendre tout son domicile interactif. Un objet virtuel, comme une photo sur un texte, peut être déplacé manuellement, d'une table à un mur en passant de main en main.
UN ORDINATEUR "SITUATIONNISTE"
Mais la vision du groupe informatique la plus globale concerne l'"ordinateur situationniste", capable, grâce à des capteurs, d'avoir une connaissance de l'environnement de l'utilisateur. Les applications sont presque infinies, selon Microsoft : un terminal capable de parler automatiquement la langue de son interlocuteur, un téléphone mobile qui détermine si la personne est dans "l'humeur" de pouvoir répondre... "L'objectif final est de concevoir un ordinateur qui n'est pas seulement à nos ordres, mais un ordinateur qui travaille en notre nom, à qui on laisserait un peu la main", souligne l'intervenant.
Pour alimenter en données cet ordinateur sensible à l'environnement, Microsoft envisage deux types de capteurs : matériels, tels que le GPS, pour la géolocalisation, ou les accéléromètres, pour le mouvement ; mais aussi des capteurs logiciels, donnant par exemple à la machine une connaissance de l'agenda de l'utilisateur, ou décrivant son appartenance à tel ou tel réseau social. Microsoft pointe néanmoins un risque potentiel d'intrusion dans la sphère privée, et prône la nécessité d'une politique de vie privée.
-"Ça fait un peur tout de même, on dirait un scénario à la I, Robot", souligne la jeune femme, à l'issue de sa projection de 24 heures dans l'avenir...
- "Après tout, le film I, Robot ne se termine pas si mal que cela", lui répond le visiteur du futur...
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire