Après la Tunisie et L'Egypte, la Jordanie essaie de faire face à la contestation, alors que la reine est accusée de corruption.
Confrontée elle aussi au vent de contestation qui souffle sur le monde arabe, la Jordanie s'est dotée, ce mercredi, d'un nouveau gouvernement incluant des personnalités proches de l'opposition, dont la principale mission sera d'entamer des réformes.
Mais le principal mouvement d'opposition, le Front de l'action islamique (FAI), a refusé de participer à ce gouvernement, regrettant que ce cabinet "ressemble aux précédents". Même son de cloche chez les Frères musulmans: "Le peuple jordanien ne croit pas aux promesses et ne s'intéresse pas aux discours, il veut des actes", a déclaré le porte-parole de la confrérie, Jamil Abou Bakr qui a annoncé la poursuite des manifestations " sous différentes formes jusqu'à l'adoption de réformes par le gouvernement".
L'opposition réclame en premier lieu une révision de la loi électorale et des lois sur les libertés publiques. Face à ce mouvement, le roi Abdallah II a limogé le 2 février son Premier ministre Samir Rifaï et chargé Maarouf Bakhit de former un nouveau gouvernement et de proposer un vaste programme de réformes politiques et économiques. Après une semaine de consultations, Maarouf Bakhit, 64 ans, et ses 26 ministres ont prêté serment mercredi.
"Nous demandons au roi Abdallah d'ordonner la récupération par le Trésor des terres et de fermes enregistrées au nom de la famille Yassine (famille de la reine Rania) alors qu'elles sont la propriété du peuple jordanien", a indiqué un communiqué signé par 36 personnalités appartenant aux grandes tribus.
Le syndicat de la presse jordanienne, qui s'aligne couramment sur les positions du pouvoir, a dénoncé mercredi dans un communiqué "le manque de professionnalisme de l'AFP, de Reuters et des télévisions satellitaires, qui ont publié des communiqués et des positions politiques exprimées par un nombre restreint de citoyens qui ont dépassé les limites acceptables de la critique et de l'opposition légitime".
Gouvernement d'ouverture
Plusieurs ministres du courant nationaliste proche de la gauche font leur entrée, ainsi qu'un journaliste libéral rédacteur en chef du quotidien indépendant al-Arab al-Yom.
La nouvelle équipe ne compte plus que deux femmes, contre trois dans la précédente.
La grande majorité des membres du gouvernement ont une soixantaine d'années. Les Jordaniens avaient critiqué les résultats des jeunes technocrates occidentalisés très présents dans le gouvernement sortant.
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