TOUT EST DIT

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jeudi 10 février 2011

Remonter la pente

L’émission de Nicolas Sarkozy sur TF1, ce soir, revêt une importance cruciale pour le président de la République. Le remaniement ministériel de novembre dernier a été un coup d’épée dans l’eau. Non seulement le président n’y a rien gagné, au niveau de sa popularité, mais son Premier ministre, présenté comme le vainqueur de l’opération, plonge à son tour. François Fillon avait jusqu’alors une image de « modérateur » au sein de l’exécutif. Avec le remaniement, Nicolas Sarkozy l’a propulsé sur le devant de la scène, même si les prérogatives de Matignon n’ont pas fondamentalement évolué. Le chef de l’État pensait reprendre des forces à l’abri du « bouclier » Fillon. En réalité, il tire le Premier ministre à la baisse.

Deux explications à cela :

- Nicolas Sarkozy n’arrive pas à prendre de la hauteur. En ferraillant avec les magistrats après l’assassinat de la jeune Laëtitia, il a brouillé l’image du président protecteur qu’il s’échinait à se constituer. Un père de la nation ne déclenche pas les polémiques, il s’emploie à les calmer.

- L’image « professionnelle » du gouvernement que l’on nous vantait en novembre, et dont l’une des icônes était l’expérimentée Alliot-Marie, vieille routarde des ministères régaliens, s’est déchirée en vol au-dessus de la Tunisie. Comme tous les pays d’Europe, la France a raté le train de la révolution tunisienne. Mais en plus, sa ministre des Affaires étrangères est passée sous les roues de la locomotive, proposant une aide à la répression du mouvement trois jours avant la fuite de Ben Ali, et s’enferrant dans des explications peu crédibles et changeantes sur ses vacances de Noël. Nicolas Sarkozy a sans doute pensé à se séparer du poids MAM. Mais il a lui-même été invité pour Nouvel An dans une résidence du roi du Maroc, à Marrakech, alors que le Premier ministre bénéficiait, en Égypte, de la sollicitude et de la logistique de Hosni Moubarak. La réglementation des vacances ministérielles, annoncée hier, arrive bien tard dans la bouche de celui qui avait promis une république irréprochable. Et ce n’est qu’une règle de plus. Sera-t-elle respectée ?

Ajoutons à cela le chômage qui augmente, la crise qui continue, la délinquance que seul Brice Hortefeux mesure à la baisse : Nicolas Sarkozy devra souquer dur, ce soir, pour remonter la pente.

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