TOUT EST DIT

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jeudi 10 février 2011

Egypte : le coup de pression diplomatique des Etats-Unis

La Maison Blanche a réitéré son appel à des réformes immédiates en Egypte mercredi 9 février, jugeant que les réformes n'avaient jusqu'ici pas été suffisantes. Les manifestations qui ne faiblissent pas après plus de deux semaines de révolte signifient que les progrès dans la transition politique promise par les autorités ne répondent pas au "seuil minimum" des attentes des Egyptiens, a affirmé le porte-parole du président Barack Obama, Robert Gibbs.

Au Caire, où les tensions sont toujours vives, plusieurs centaines de manifestants tentaient mercredi de bloquer l'accès au Parlement et au siège du gouvernement, protégés par des militaires et des blindés.
L'administration Obama a appelé régulièrement depuis le début de la contestation, le 25 janvier, les autorités égyptiennes à engager "immédiatement une transition en bon ordre". Mercredi M. Gibbs a de nouveau appelé à des "mesures claires et concrètes", ainsi qu'à des "changements irréversibles" dans le fonctionnement du pouvoir égyptien. Soutenant la position américaine, l'OTAN a déclaré par la voix de son secrétaire général, Anders Fogh Rasmussen, avoir appelé toutes les parties en Egypte à œuvrer en vue de réformes rapides, ajoutant qu'il était vital que que l'Egypte reste une force pour la stabilité du Proche-Orient.
LES ÉTATS-UNIS ACCUSÉS "D'IMPOSER LEUR VOLONTÉ "
Cette nouvelle déclaration américaine a été vivement dénoncée par le ministre des affaires étrangères égyptien, Ahmed Aboul Gheit. "Lorsque vous parlez de changements prompts et immédiats à un grand pays comme l'Egypte, avec lequel vous avez toujours maintenu les meilleures relations, vous lui imposez votre volonté", a-t-il déclaré dans un entretien à la chaîne de télévision américaine PBS.
Hosni Moubarak a assuré la semaine dernière qu'il aimerait quitter le pouvoir, mais qu'il s'y refusait par peur de voir "le chaos" s'installer dans son pays. "Essayez de mieux comprendre la sensibilité égyptienne et de mieux encourager les Egyptiens à avancer et à faire ce qui est nécessaire. Voilà ce que je vous conseille", a déclaré M. Gheit à l'endroit des Etats-Unis, estimant cependant qu'il n'y aurait pas d'accroc durable à la relation entre les deux alliés. "L'Egypte est l'un des plus importants pays du monde arabe, si ce n'est le plus important. Il faut aider l'Egypte à retrouver son rang et continuer à travailler ensemble pour stabiliser la région", a-t-il plaidé.
M. Gheit a reconnu que le pouvoir égyptien avait été pris par surprise par la contestation, mais a rejeté le parallèle avec la Tunisie, où le président Ben Ali est parti en exil début janvier. La Tunisie était "une société plus petite soumise à un comportement strict" tandis que l'Egypte "est depuis des décennies une société ouverte" au niveau des médias, a assuré le ministre.
L'ARMÉE ÉGYPTIENNE PRÊTE À INTERVENIR EN CAS DE CHAOS
Les Etats-Unis ont également encouragé l'armée égyptienne à "continuer à faire preuve de la même modération dont elle a fait preuve au cours des derniers jours", selon les mots du porte-parole du département d'Etat, Philip Crowley.
Peu avant, Ahmed Aboul Gheit s'était fait menaçant, assurant que l'armée égyptienne pourrait intervenir en cas de chaos "pour reprendre les choses en main", alors que la tension est toujours très vive dans le pays. "M. Aboul Gheit a appelé à la préservation de la Constitution en vue d'empêcher le pays de sombrer dans le chaos", relate une interview accordée par le ministre à la chaîne Al-Arabiya.
Ses déclarations s'inscrivent à la suite du discours du vice-président, Omar Souleiman. Mardi soir, il avait prévenu que si les manifestants ne s'asseyaient pas à la table des négociations, le pays pourrait être à la merci d'un coup d'Etat, engendrant le chaos.
LE MINISTRE DE LA CULTURE DÉMISSIONNE
Pour ajouter à cette confusion, le nouveau ministre de la culture, Gaber Asfour, a annoncé mercredi 9 février qu'il avait démissionné, quelques jours après sa nomination lors d'un remaniement ministériel effectué sous la pression des manifestations.
Face à la pression de la rue, le président Hosni Moubarak avait annoncé, lundi 31 janvier, la formation d'un nouveau gouvernement, très proche du précédent. Seul le départ du ministre de l'intérieur, réclamé par les manifestants, avait constitué un changement remarqué.


Nicolas Sarkozy parle de "printemps des peuples"

Le président de la République a affirmé qu'il était du "devoir" de la France "d'aider" les Tunisiens et les Egyptiens dans leur lutte pour la démocratie, sans pour autant "nous ingérer", mercredi lors du dîner annuel du CRIF à Paris, dont il était l'invité d'honneur. "Ce début d'un printemps des peuples est encourageant parce qu'il est positif et parce qu'il est authentique", a-t-il fait valoir. "Je me garderai bien de conclure trop vite", a toutefois ajouté le président, car "qui peut exclure des dérives brutales ou totalitaires ? Personne. Mais c'est notre devoir d'aider ces mouvements, ce qui ne veut pas dire nous ingérer, avec parfois un certain manque de dignité", a-t-il mis en garde.

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