TOUT EST DIT

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mercredi 9 février 2011

L'Egypte connaît son plus important jour de mobilisation depuis le début du mouvement

La contestation contre le président égyptien Hosni Moubarak est encore montée d'un cran, mardi 8 février, avec de nouvelles manifestations, qui ont réuni des centaines de milliers de personnes au Caire et en province. Il s'agit des manifestations les plus importantes depuis le début du mouvement, le 25 janvier.

 Au Caire, la place Tahrir, épicentre de la révolte, était noire de monde. La mobilisation ne montrait aucun signe d'essoufflement malgré les nuits fraîches, la fatigue et les conditions de vie spartiates sur ce rond-point devenu un village de tentes retranché.
"VOUS ÊTES LES HÉROS"
La foule a réservé un accueil triomphal au cybermilitant et cadre de Google Wael Ghonim, libéré lundi après avoir passé douze jours "les yeux bandés" aux mains des très redoutés services de sécurité d'Etat. "J'aime à appeler ça 'la révolution Facebook', mais après avoir vu les gens ici, je dirais que c'est la révolution du peuple égyptien. C'est formidable", a lancé le jeune homme, entouré par des milliers de manifestants. "Je ne suis pas un héros, vous êtes les héros, c'est vous qui êtes restés ici sur la place", a-t-il ajouté.
 D'après des photographes de l'AFP présents place Tahrir, le nombre de manifestants a dépassé celui des rassemblements précédents. Des milliers de personnes étaient également présentes devant le siège du Parlement. Selon des témoins à Alexandrie, il en était de même dans la grande ville du nord du pays. Des dizaines de milliers de manifestants ont aussi défilé dans les villes de Minya, Sohag et Assiout.
"Aucune de nos demandes n'a été entendue", a expliqué Mohammad Nizar, un manifestant cité par l'AFP. "Ils ont annoncé une augmentation des salaires. Ils essaient de nous leurrer. C'est un pot-de-vin politique pour réduire le peuple au silence", dit-il, ajoutant que le "peuple ne faisait pas confiance au gouvernement" formé la semaine dernière.
GAGES D'OUVERTURE
M. Moubarak, 82 ans et depuis presque trente ans à la tête de l'Etat, a créé une commission en vue d'amender la Constitution, dans le cadre du "dialogue national" entamé dimanche entre le pouvoir et l'opposition dont, pour la première fois, les Frères musulmans. La loi fondamentale égyptienne assure en effet un système concentrant les pouvoirs entre les mains du président, aujourd'hui fortement contesté.
Lundi, les autorités ont promis une hausse de 15 % des salaires des fonctionnaires et des retraites à partir du 1er avril. Elles ont aussi demandé la formation d'une commission d'enquête sur les violences du 2 février place Tahrir, où des affrontements meurtriers ont opposé partisans du régime et opposants à M. Moubarak. Mais les mesures politiques — y compris l'annonce le 1er février du président qu'il s'effacerait à la fin de son cinquième mandat, en septembre — n'ont pas apaisé la colère des manifestants.
Mardi, le vice-président, Omar Souleiman, a assuré que "le président Moubarak est en faveur d'une véritable passation du pouvoir, il n'a aucun problème avec ça", lors d'une rencontre avec la presse gouvernementale. "Mais, a-t-il ajouté, il s'agit de penser à l'avenir de l'Egypte, et à celui qui va mener (le pays) à l'avenir, non pas à sa personne, mais à ses qualifications et ses orientations" politiques, un message qui semble viser les jeunes et les Frères musulmans. Le vice-président a également rejeté les "ingérences étrangères" dans les affaires de l'Egypte, sans nommer un pays en particulier, soulignant qu'elles étaient "plutôt une invitation à davantage de chaos".
WASHINGTON ET PARIS POURSUIVENT LEURS PRESSIONS
Les Etats-Unis et la France ont réitéré, mardi, leur appel à une transition démocratique en Egypte, le secrétaire à la défense, Robert Gates, la jugeant "cruciale" et son homologue français, Alain Juppé, appelant à "l'émergence des forces démocratiques" dans le pays. Au cours d'un entretien téléphonique, le vice-président américain, Joe Biden, a appelé son homologue égyptien, Omar Souleiman, à élargir le dialogue en cours sur la transition politique à davantage de groupes d'opposition.
Deux cent quatre-vingt-dix-sept personnes au moins ont été tuées depuis le 25 janvier, selon l'organisation de défense des droits humains Human Rights Watch, qui estime toutefois que le bilan réel est probablement beaucoup plus élevé. L'ONG basée aux Etats-Unis a pu confirmer 232 morts au Caire, 52 à Alexandrie et 13 à Suez. La grande majorité des victimes ont trouvé la mort les 28 et 29 janvier, touchées par des balles réelles, lors de heurts entre police antiémeutes et manifestants.

BARACK OBAMA S'EST PLANTÉ SUR L'ÉGYPTE, IL A FAIT TROP FORT....IL AURAIT DÛ ÊTRE 
PLUS MOU, BARACK. IL N'AURAIT PAS LES ISRAËLIENS ET LES ÉGYPTIENS CONTRE LUI MAINTENANT

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