TOUT EST DIT

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mercredi 9 février 2011

République irréprochable

Une République irrépro-chable. De tous les engagements de campagne de Nicolas Sarkozy, celui-là était sans doute le plus noble. L'exigence de l'opinion est à la mesure de l'attente alors créée.

Après Michèle Alliot-Marie, voici François Fillon contraint de s'expliquer sur ses vacances. Pour être légitime, cette injonction est nouvelle en France. Il est loin le temps où Jacques Chirac pouvait balayer d'un « pschitt » les questions sur ses billets d'avion payés en liquide et éluder la polémique sur le coût de ses vacances à l'île Maurice. Il est loin le temps où les séjours annuels de François Mitterrand au bord du Nil, à l'Old Cataract, ne soulevaient aucune question sur leur mode de financement.

Autres temps, autres moeurs, dira-t-on. Certes. Et jamais l'exigence de probité à l'égard des responsables politiques ne sera certainement assez forte. Mais force est de constater que, dans la vie politique, les indignations autant que les principes ont une valeur relative. Une même affaire n'a pas le même impact selon qu'elle vise un pouvoir populaire ou impopulaire. Fillon et MAM sont jugés avec d'autant plus de sévérité que Nicolas Sarkozy, et donc son équipe, pâtit d'une désaffection de l'opinion qu'il ne parvient pas à corriger.

Mais c'est ainsi. Et la crise économique a accru la sensibilité des Français à l'égard de tout ce qui accrédite l'idée de privilèges des dirigeants. En choisissant la Tunisie et l'Egypte plutôt que la Dordogne ou la Sarthe, le Premier ministre et la patronne du Quai d'Orsay l'ont sous-estimée.

La malchance s'ajoute à l'erreur. François Fillon aurait-il eu à rendre des comptes s'il avait été invité par le roi des Belges ? Lors de son départ en Egypte, rien ne laissait supposer un vacillement si rapide de Moubarak.

Quant à l'invitation elle-même par les autorités égyptiennes, elle relève d'une habitude entre Etats. Choquante peut-être, mais pratiquée par tous les pays. Mais les explications de Matignon auraient gagné à être fournies avant que la polémique sur les vacances de MAM prospère. Publiées lors du départ en vacances du Premier ministre, elles auraient - peut-être -été accueillies comme une volonté louable de transparence. Publiées quelques heures avant les divulgations des informations du « Canard enchaîné », elles donnent le sentiment d'avoir été arrachées sous la pression.

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