TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mercredi 9 février 2011

Une Europe à combien ?

L'Europe n'en finit pas de décevoir ses détracteurs. Hier, les crises grecque et irlandaise avaient inspiré à Wall Street de funèbres accents sur l'euro ; il ne se porte pas trop mal. A partir d'aujourd'hui, les Vingt-Sept vont s'atteler au projet de « pacte pour la compétitivité » proposé par la France et l'Allemagne avec des objectifs précis : réduction des déficits, sacralisée par des engagements institutionnels ; convergence fiscale accrue sur l'assiette (Allemagne) ou les taux (France) ; désindexation des salaires (encore pratiquée en Belgique ou au Portugal) ; recul programmé de l'âge de la retraite lié au vieillissement des populations. On ne sait pas encore combien de pays, au bout du compte, y auront souscrit. Et on doute par exemple que l'Irlande accepte de se sevrer de son taux symbolique d'impôt sur les sociétés, alors qu'elle fait partie des dix-sept de la zone euro. La Pologne, en revanche, qui n'en est pas membre, approuve le programme. On pourrait voir ainsi se dessiner de nouveaux nombres inédits d'Européens, arithmétique variable à gestion fine.
Même variabilité en politique étrangère, comme vient de le montrer la crise égyptienne. Les premières déclarations un peu fortes émanaient du trio France-Allemagne-Royaume-Uni, relayées ensuite par une deuxième version élargie à l'Espagne et à l'Italie. La porte-parole institutionnelle Catherine Ashton y est allée aussi de la sienne, mais elle est passée quasiment inaperçue. Conclusion provisoire : la politique étrangère européenne se conduit à trois (éventuellement à cinq). La politique économique se fait principalement à deux -et plus, si affinités. Certes, le président de la Commission n'y retrouve pas son compte, ni l'opinion publique ses petits. Mais à force d'enregistrer des accords entre Européens sur divers sujets, on discerne assez bien comment l'Europe s'accoutume, même si l'on ne sait pas exactement à combien.

0 commentaires: