TOUT EST DIT

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jeudi 21 octobre 2010

La gaffe de Hamon, le flou du PS

On comprend l'embarras des dirigeants socialistes. En plaidant ouvertement pour une renégociation de l'allongement de la durée de cotisation, Benoît Hamon a jeté le trouble sur la lisibilité et la crédibilité de la position du PS sur les retraites. Alors qu'il en est le porte-parole ! C'est comme si Frédéric Lefebvre demandait de revenir sur les barrières d'âge inscrites dans le projet du gouvernement…

Il est commode de juger simplement « regrettable » la sortie de Hamon, mardi sur RTL, comme l'a fait la députée Marisol Touraine, auteure du projet PS. Il est facile de reprocher à ce proche d'Henri Emmanuelli de vouloir faire fructifier son capital personnel à la gauche du PS. Bref, il est plus simple de pointer une gaffe que de s'interroger sur la signification et la portée d'une telle position, plus proche d'Olivier Besancenot que de Dominique Strauss-Kahn.

Si la position du PS avait été énoncée avec plus de clarté, le porte-parole du parti n'aurait pas pu s'en démarquer officiellement.

Sur les huit pages du projet en faveur d'un « système universel et personnalisé », adopté le 18 mai, il est glissé d'une simple phrase : « Jusqu'à 2020, des dispositions sont prévues concernant la durée de cotisation. » Avant d'envisager, au conditionnel et de manière restrictive, un nouvel allongement ultérieur. Autrement dit, le PS entérine le passage aux 41,5 ans de cotisation en 2020 prévu par la loi de Fillon de 2003, et qu'il avait alors promis de corriger. C'est un ralliement important mais pas suffisamment assumé. Même si, la semaine dernière dans « A vous de juger », Martine Aubry a confirmé prendre acte de ces 41,5 ans. Benoît Hamon s'est engouffré dans cette timidité pour faire entendre sa singularité.

Cette timidité s'explique aussi par la volonté du PS d'apparaître en phase avec la contestation sociale. Et dans les cortèges de rue, il est plus facile d'être accueilli en défendant le symbole du droit au départ à 60 ans, qu'en avouant qu'une retraite à taux plein ne sera pas envisageable à cet âge. Là encore, Hamon n'a fait que s'appuyer sur l'engagement de Martine Aubry, sur France 2, d'ouvrir une vraie négociation de six mois avec les syndicats. D'autant que la première secrétaire du PS n'a pas précisé si l'allongement de la durée de cotisation faisait partie ou non des sujets à négocier. Ce qui supposerait des financements supplémentaires, alors que le projet prévoit déjà des prélèvements nouveaux. 


HAMON A UNE GRANDE GUEULE MAIS LES IDÉES COURTES

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