TOUT EST DIT

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jeudi 21 octobre 2010

L'ardoise


La contestation ne s'essouffle pas et le soutien de la population à un mouvement qui pourtant pose des problèmes dans la vie de tous les jours est toujours aussi fort. Réussir à faire descendre dans la rue des millions de personnes alors que le débat au Sénat paraît bouclé et que les vacances approchent est un fait rare dans l'histoire sociale de notre pays. En jouant la fermeté et le déblocage des dépôts de carburant, Nicolas Sarkozy et le gouvernement ne font qu'exacerber les tensions et accroître la combativité de la jeunesse contre une réforme des retraites qui concentre tous les mécontentements de la crise et des inégalités sociales qu'elles a engendré.


Le temps s'accélère pour les syndicats qui savent que le vote définitif va intervenir dans les prochains jours et qui craignent que l'aggravation de la pénurie d'essence ne finisse par jouer en leur défaveur. Pour autant, il est peu probable que Nicolas Sarkozy réussisse à briser le front de la revendication comme il l'espère. Certes, les syndicats ont des divergences d'appréciation sur la manière de terminer le conflit mais, quoi qu'il arrive, ils réaffirmeront leur unité comme ils le font depuis le début pour pouvoir dire au gouvernement que sa réforme n'est pas légitime.


Le mouvement connaîtra encore quelque temps de mobilisation avant l'adoption définitive de la loi. Puis les centrales chercheront à sortir la tête haute et solidaires pour que le passage en force et la dureté apparaissent clairement du côté de Nicolas Sarkozy. Et parce que l'ardoise ne sera pas facile à effacer, ils penseront ensuite à préparer d'autres échéances.


En voulant reprendre la main, Nicolas Sarkozy cherche à démontrer qu'il garde la maîtrise de la situation et envoie des signes à son électorat. Tous les messages de fermeté possibles ont été passés tout au long de la journée d'hier. Ils ne convaincront pas l'opinion populaire. On peut au contraire craindre qu'ils ne cristallisent le paysage social et ne soient un véritable handicap pour les futures négociations avec des partenaires qui garderont le sentiment d'avoir été traités avec mépris. Réformer c'est aussi savoir gagner l'adhésion du plus grand nombre.

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